Première population affectée par la crise économique , les personnes les plus modestes ont vu en 2009 leur niveau de vie moyen reculer de 2,1 % (contre 1,2 % pour les personnes les plus aisées), pointe l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) dans sa traditionnelle étude sur « Les revenus et le patrimoine des ménages » (1). Ce recul est « lié en premier lieu à la dégradation du marché du travail, le taux de chômage étant passé de 7,4 % en 2008 à 9,4 % en 2009 ». 13,5 % de la population vit avec moins de 954 € par mois (+ 0,5 % par rapport à 2008). Entre 2004 et 2008, 36 % de la population a été touchée par la pauvreté au moins une année. Cette pauvreté peut être monétaire ou s’exprimer par des privations matérielles (pauvreté en termes de conditions de vie). Plus d’une personne sur dix a été confrontée aux deux formes de pauvreté pendant au moins un an. Si cette situation a été transitoire pour 41 % d’entre elles, elle a persisté au moins quatre ou cinq ans pour 27 % d’entre elles.
Les jeunes sont particulièrement concernés : 24 % des pauvres ont moins de 35 ans. Par ailleurs, les personnes vivant seules ou avec des enfants sont aussi touchées (9 % sont célibataires, ont moins de 50 ans et ont au moins un enfant). Les personnes seules de plus de 65 ans sont également sureprésentées (20 %). « Généralement sans charges familiales, quelquefois veufs, plus souvent veuves, ces personnes seules ont des petites retraites qui les font figurer au rang des personnes durablement pauvres d’un point de vue monétaire mais pas en termes de conditions de vie », explique l’INSEE.
Parmi les facteurs qui sont les plus souvent associés à la pauvreté, les auteurs relèvent une sortie précoce du système scolaire, des événements familiaux tels qu’une séparation, l’impossibilité de puiser dans ses économies ou le fait d’être locataire. Etre propriétaire diminue la probabilité d’être pauvre mais dans des proportions moindres que le fait de détenir une épargne liquide, relève l’INSEE. « La possibilité de puiser dans son épargne protège plus de la pauvreté […] que la détention d’un bien immobilier dont la transformation en liquidités est moins aisée », souligne-t-elle.
(1) Edition 2012 – Disponible sur