Quelques jours après la décision du gouvernement de fermer les places d’hébergement hivernal, qui a suscité colère et incompréhension dans les rangs des acteurs de terrain (1), la ministre de l’Egalité des territoires et du Logement a reçu, le 5 juillet, le « Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées » pour leur présenter sa feuille de route en matière d’hébergement et d’accès au logement. Avec en point de mire l’objectif réaffirmé de rompre avec un système saisonnier (sur les réactions associatives, voir ce numéro page 28).
Cécile Duflot a notamment confirmé aux associations avoir confié au délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL), Alain Régnier, une mission sur la politique d’hébergement et de l’accès au logement. Cette mission comporte deux objectifs et affiche un « calendrier précis », précise la ministre dans un communiqué. Il s’agira, en premier lieu, pour Alain Régnier, de proposer, dans le délai de un mois, « un mode de concertation » avec les associations, les bailleurs sociaux et les collectivités « qui permettra d’élaborer un plan quinquennal pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées ». Cette concertation « devra être l’occasion de renouer le dialogue avec les partenaires associatifs, d’établir un état des lieux partagé des acquis et des besoins restant à couvrir, tant au niveau national que territorial, et de redéfinir un cadre commun d’actions », précise la lettre de mission du DIHAL. Les premières mesures de ce plan devront pouvoir être mises en œuvre dès le début 2013 avant que des dispositions législatives soient soumises au Parlement « au printemps ».
L’autre objectif fixé par la ministre au délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement consiste à proposer des mesures prioritaires pour la région Ile-de-France, « où la situation est la plus difficile ». Elles devront notamment « permettre d’accélérer la mise en synergie de tous les opérateurs assurant les missions du SIAO [service intégré d’accueil et d’orientation] en Ile-de-France, de redéfinir la place du Samu social de Paris, d’examiner les conditions de développement d’une offre en hébergement et logement accompagné et d’amélioration de l’accès au logement, et de proposer des réponses spécifiques pour les jeunes les plus fragiles en mobilisant l’ensemble des acteurs », précise la lettre de mission. Ces mesures, préparées en concertation avec le préfet de région, devront être « lancées dès cet été ».