« Audrey, ma confidente, mon reflet, mon réflexe, j’ai peine à concevoir ma vie, chaque détail de ma vie, avec une autre que toi. Tu me connais par cœur, tu sais mes goûts, mes dégoûts, tu sens mes peurs, mes pleurs, tu partages mes joies, suggères mes choix… Je t’ai confié mon corps, mon intimité. Tu as apprivoisé ma gêne, ton regard ne me trouble plus, le contact de tes mains ne m’effraie plus… tu es mon bras droit, ma voix. » Noëlla Waroux tape ces mots sur son ordinateur de sa seule main valide. La quinquagénaire est hémiplégique depuis un accident vasculaire cérébral subi cinq ans auparavant. Audrey est son auxiliaire de vie. La seule personne sur qui elle peut compter. Quand celle-ci lui annonce qu’elle déménage dans le sud de la France, MmeWaroux s’effondre. Pourtant, le départ de l’auxiliaire de vie sera le début d’une toute nouvelle aventure, celle qui fonde la trame d’Une seconde chance. Sans dévoiler l’intrigue de ce livre léger et plein de rebondissements, on peut dire que la nouvelle recrue, Mel, est une professionnelle aguerrie, qui sait bien qu’il faut « mettre de la distance » avec les personnes accompagnées. Pourtant, elle va immédiatement s’attacher à MmeWaroux. Une relation étrange, presque inquiétante, s’établit entre les deux femmes. Que représentent-elles l’une pour l’autre ? Qui sont-elles réellement ? Derrière l’histoire rocambolesque d’Une seconde chance, l’auteur détaille précisément le quotidien d’une personne handicapée physique, la rééducation et les promesses des soignants – « Tout va redevenir comme avant. » Il parle avec justesse de la dépendance, du regard des autres, des lourdeurs de la sécurité sociale pour être reconnu en tant que handicapé de « troisième catégorie », de la lente réinsertion sociale…
Une seconde chance – Didier Hermand – Ed. Atria (