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La fermeture du dispositif hivernal jette le discrédit sur les engagements ministériels

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La colère est à la hauteur de la déception. En annonçant, le 29 juin, la fermeture au 1er juillet des places d’hébergement hivernal, hormis trois centres franciliens (voir ce numéro, page 9), Cécile Duflot n’a pas donné la fin attendue au suspens qui prévalait depuis le 22 mai dernier. Elle avait alors décidé la prolongation du dispositif hivernal jusqu’au 31 mai, le temps de recenser les besoins et de mettre en place un dispositif évitant toute remise à la rue sans solution. Puis précisé que les 2650 places d’hébergement encore ouvertes le resteraient dans l’attente des arbitrages budgétaires (1). La FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) avait, pour sa part, évalué les besoins à au minimum 6 000 places (2).

La communication ministérielle, faite « sans concertation préalable avec les acteurs du secteur, surprend par sa méthode comme par sa teneur », s’irrite-t-elle. La fédération déplore que, faute de crédits complémentaires, une grande partie des personnes encore hébergées dans le dispositif hivernal se retrouvera à l’hôtel ou à la rue. Certes, la ministre de l’Egalité des territoires et du Logement renvoie aux services intégrés de l’accueil et de l’intégration (SIAO) la mission de proposer systématiquement une solution de relogement adaptée aux personnes concernées. Mais « c’est à l’Etat qu’il revient de garantir le droit fondamental à l’hébergement », martèle la FNARS. Elle souligne par ailleurs que les SIAO ne sont pas encore en mesure de satisfaire toutes les de­mandes, par manque de moyens pour l’observation des besoins, de régulation, de réponses dans les territoires en tension et de coordination avec les acteurs du logement. La Croix-Rouge s’inquiète également de la « capacité réelle des personnes concernées par ces fermetures à trouver effectivement une solution d’hébergement après le 1er juillet ».

Pour concrétiser son engagement de rom­pre avec la gestion saisonnière de l’hébergement, la ministre a confié une nouvelle mission à la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement. Cinq ans après le lancement du « chantier national prioritaire » par le précédent gouvernement, celle-ci ne pourra aboutir « que si le sommet de l’Etat en fait une réelle priorité, pour les ministres comme pour les préfets, en termes de gouvernance comme en termes budgétaires », ajoute la FNARS.

Le sujet devait être remis sur la table lors de la rencontre prévue le 4 juillet entre Cécile Duflot et le collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement. De son côté, le DAL (Droit au logement) appelle « les sans-logis à refuser de quitter leurs hébergements », rappelant que le principe de continuité de l’hébergement a été consacré par la loi sur le droit au logement opposable du 5 mars 2007. Il déclare avoir d’ores et déjà obtenu le maintien d’un foyer pour femmes géré dans le XIXe arrondissement de Paris par Adoma jusqu’à la fin août.

Notes

(1) Voir ASH n° 2763 du 8-06-12, p. 5.

(2) Voir ASH n° 2762 du 1-06-12, p. 15.

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