Au grand dam des associations (voir ce numéro, page 25), le gouvernement a finalement décidé de fermer au 1er juillet les places qui restaient encore ouvertes dans le cadre du dispositif hivernal d’hébergement d’urgence. Seuls trois centres d’hébergement d’une capacité de 170 places et situés en région parisienne (1) – « où les besoins sont les plus pressants » – resteront ouverts au-delà de cette date, a indiqué la ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, Cécile Duflot, dans un communiqué du 28 juin. « Cette décision permettra de pérenniser des places qui accueillent notamment des femmes sans abri, dont certaines ont été victimes de violences », assure la ministre.
Pour mémoire, le dispositif hivernal permet chaque année de mobiliser, du 1er novembre au 31 mars, jusqu’à 19 000 places supplémentaires d’hébergement d’urgence pour les personnes sans domicile fixe. Cette année, pour cause d’élection présidentielle, les hébergements avaient, dans un premier temps, été prolongés au-delà du 31 mars. Et, quelques jours après son entrée en fonction, Cécile Duflot avait annoncé le maintien des 2 650 places encore ouvertes jusqu’au 31 mai, le temps d’évaluer le nombre de personnes qui pourraient se retrouver à la rue (2).
Dans son communiqué, la ministre assure qu’une « solution de relogement adaptée aux personnes et aux familles demeurant encore en hébergement hivernal » sera proposée « systématiquement » par les services intégrés d’accueil et d’orientation : logement accompagné, accueil dans une structure pérenne d’hébergement ou hôtel.
Au passage, elle réaffirme sa volonté de rompre avec « un système saisonnier qui reproduit chaque année son lot de détresse ». Et annonce avoir confié « une mission à la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement, pour que soit mis en place un dispositif d’accueil qui réponde aux demandes et apporte des solutions toute l’année ».
(1) Il s’agit du centre de la rue des Ecluses-Saint-Martin (Paris, Xe arrondissement), du centre d’hébergement de la rue de la Mouzaïa (Paris, XIXe arrondissement) et du centre Jean-Rostand (Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne), gérés respectivement par Emmaüs, l’Armée du salut et le Samu social.