Le conseil d’administration de Pôle emploi a voté le 21 juin son plan stratégique – « Pôle emploi 2015 » – permettant la mise en œuvre de la convention tripartite négociée avec l’Etat et l’Unedic et qui définit les objectifs assignés à l’organisme pour la période allant du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2014 (1). Sur les 16 membres du conseil d’administration de Pôle emploi, 14 ont voté pour. FO et la CFTC ? se sont abstenues et la CGT était absente. Le document procède à la différenciation de l’accompagnement des demandeurs d’emploi en fonction de leur besoins et de leur éloignement du marché du travail, tout en prévoyant des partenariats avec, notamment, les missions locales et l’AFPA. Des mesures qui, pour les partenaires sociaux, nécessiteront d’octroyer à l’organisme des moyens supplémentaires. Une porte a été ouverte en ce sens le 26 juin par le ministre du Travail à la suite de l’annonce des chiffres du chômage du mois de mai (voir page 7).
Personnaliser l’accompagnement en fonction des besoins
C’est la mesure phare du projet : Pôle emploi entend différencier son offre de services en fonction des besoins des demandeurs d’emploi et de leur éloignement du marché du travail. A compter de 2013, trois modalités d’accompagnement et de suivi leur seront donc proposées : l’accompagnement renforcé, l’accompagnement guidé ou le suivi et l’appui à la recherche d’emploi.
L’accompagnement renforcé sera réservé aux demandeurs d’emploi les plus éloignés de l’emploi qui ont besoin d’un accompagnement soutenu et individualisé. La mesure « pourra également être proposée aux demandeurs d’emploi qui cumulent difficultés de nature professionnelle et freins périphériques à l’emploi. Dans ce cas, l’accompagnement du demandeur d’emploi devra être coordonné avec les partenaires du territoire (services sociaux publics et associatifs, services spécialisés, etc.) en capacité de lever des freins périphériques à l’emploi soit avant l’intervention de Pôle emploi, soit simultanément à celle du conseiller. » Pour mettre en œuvre cet accompagnement renforcé, les portefeuilles des conseillers Pôle emploi seront allégés et limités à 70 demandeurs d’emploi au plus (2). A l’horizon 2014, 2 000 équivalents temps plein seront mobilisés sur ce dispositif. Par ailleurs, l’accompagnement renforcé sera principalement réalisé dans les agences de proximité et s’appuiera sur l’expertise des agences de services spécialisées et sur celle des professionnels de l’orientation spécialisée.
Dans le cadre de l’accompagnement guidé, le rythme des rencontres avec un conseiller Pôle emploi sera régulier mais moins soutenu que pour l’accompagnement renforcé, et décidé en fonction des besoins diagnostiqués par Pôle emploi. Le demandeur d’emploi disposera des coordonnés de son conseiller référent.
Par ailleurs, le suivi et l’appui à la recherche d’emploi seront proposés aux demandeurs d’emploi proches du marché du travail et autonomes dans leurs recherches qui ont principalement besoin d’être mis en contact avec des employeurs.
A noter que, selon leurs besoins, les demandeurs d’emploi pourront toujours basculer d’un dispositif d’accompagnement à un autre.
Enfin, une offre « 100 % Web » sera proposée à certains demandeurs d’emploi. Sous réserve d’une validation par le conseiller lors de l’entretien d’inscription et de diagnostic, les demandeurs d’emploi volontaires pourront bénéficier de services exclusivement délivrés en ligne. Certains pourront ainsi relever de l’accompagnement guidé de façon dématérialisée (par e-mail, téléphone, chat…). Ils bénéficieront d’un conseiller référent, possédant une expertise adaptée à cette modalité de contact, et positionné au sein d’équipes dédiées. A tout moment, le demandeur d’emploi pourra solliciter un entretien physique s’il le juge nécessaire.
Outre la personnalisation des parcours d’accompagnement, Pôle emploi entend améliorer l’accueil et l’orientation des demandeurs d’emploi. Par exemple, d’ici à 2013-2014, les courriers qui leur seront envoyés devraient être plus simples, plus lisibles et mieux adaptés. L’institution veut aussi améliorer les délais de paiement des allocations.
L’entretien d’inscription et de diagnostic sera la pierre angulaire du parcours d’accompagnement et considéré comme « la première étape de l’accompagnement vers l’emploi ». Il permettra de personnaliser les services offerts au demandeur d’emploi en fonction de ses besoins : aide à la recherche d’emploi (renforcement des techniques de recherche d’emploi, techniques de valorisation des expériences et des compétences, définition d’une stratégie de recherche d’emploi…), mobilité professionnelle (formation ou adaptation à un poste de travail, élaboration d’un projet professionnel compatible avec les possibilités du marché du travail…), levée des freins périphériques à l’emploi (logement, santé…) dont la prise en charge est nécessairement préalable à l’accès à l’emploi.
Pour optimiser l’entretien d’inscription et de diagnostic, le demandeur d’emploi sera encouragé à y réfléchir en amont. Et le volet administratif de l’entretien sera allégé « pour permettre au conseiller de consacrer plus de temps à l’élaboration du diagnostic ».
Pour permettre la réalisation de ses multiples chantiers, Pôle emploi veut simplifier son organisation et ses modes de fonctionnement et dégager du temps que les conseillers pourront consacrer à l’accompagnement et au suivi des demandeurs d’emploi. Notamment, des mesures de simplification des aides et des prestations octroyées (nombre, conditions d’attribution, nature des prestations…) seront proposées en conseil d’administration d’ici à 2013.
Disponible dans la docuthèque, rubrique « infos pratiques », sur
(2) Selon les dernières données communiquées par l’organisme, un conseiller Pôle emploi suit en moyenne actuellement 161 demandeurs d’emploi.