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Le CNAM donne son feu vert pour un doctorat professionnalisant en travail social

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Un pas dans la reconnaissance de la légitimité du travail social à produire de la recherche vient d’être franchi. Le 11 juin, dans une lettre adressée à Pierre Gauthier, président de l’Unaforis (Union nationale des associations de formation et de recher­che en intervention sociale), Christian Forestier, recteur et administrateur général du CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) a donné son accord pour créer un doctorat professionnalisant en travail social. Celui-ci permettra de préparer un doctorat en sciences humaines existant au CNAM avec une « mention travail social ». « Il existe incontestablement un contexte favorable, explique Christian Forestier. Nous percevons une attente forte des professionnels de l’action sociale et médico-sociale à la fois en termes de valorisation de leurs compétences et d’harmonisation avec les autres pays qui, dans le cadre du système LMD [licence master doctorat], sont nombreux à avoir créé des doctorats en travail social. » Une décision dont se félicite Pierre Gauthier : « C’est une étape importante dans la voie de la reconnaissance des formations sociales et de la constitution des Hautes écoles professionnelles en action sociale et de santé. »

S’il s’agit assurément d’une avancée dans la reconnaissance d’une filière doctorale en travail social permettant la production de thèses sur les pratiques d’intervention sociale, ce « doctorat professionnalisant » – qui est une spécialité d’un doctorat académique classique – ne constitue pas toutefois le doctorat en travail social, revendiqué par certains. Si le travail social est reconnu comme une discipline professionnelle, il n’est toujours pas considéré comme une discipline scientifique entraînant la création d’une nouvelle section au Conseil national des universités. « Ce n’est toutefois pas un sous-doctorat, argumente Marcel Jaeger, titulaire de la chaire de travail social et d’intervention sociale du CNAM, car, adossé à un laboratoire du CNAM, il aura la même valeur qu’un doctorat académique classique et permettra à ses titulaires de postuler à des postes de maître de conférences ou de professeur des universités. C’est une première marche ». Quant à la création d’un doctorat en travail social, qui implique au préalable la reconnaissance d’une science du travail social, elle est toujours l’objet de vives polémiques entre les sociologues académiques, qui y sont hostiles, et les travailleurs sociaux qui se sont formés à la sociologie ou aux sciences humaines. Cette question sensible sera d’ailleurs l’un des sujets abordés à la conférence de consensus sur la recherche des 15 et 16 novembre prochain à l’initiative du CNAM et de l’Unaforis.

Concrètement, ce doctorat, qui s’inscrit dans la suite logique du master de recherche en travail social du CNAM, sera ouvert aux professionnels détenteurs d’un master 2. Le projet devrait être présenté prochainement au conseil scientifique du CNAM et aura encore besoin de l’autorisation du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. « Celle-ci pourrait être donnée vers l’automne, espère Marcel Jaeger, afin d’ouvrir sans tarder le doctorat. » Une cinquantaine de professionnels serait déjà, selon lui, intéressés par ce cursus. Reste d’ici là à identifier les praticiens impliqués dans le champ social titulaires d’un doctorat et d’une habilitation à diriger des recherches pour accompagner le travail des futurs doctorants. « On n’a aucune idée précise sur leur nombre, même si l’on sait que beaucoup de formateurs de centres de formation ont un doctorat », souligne Marcel Jaeger.

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