Avec un peu plus de 1,7 million de salariés – soit 6,7 % des actifs en France –, le champ social et médico-social est un des secteurs majeurs de notre économie. C’est également un secteur globalement épargné par ces dernières années de crise et qui, malgré un certain ralentissement de ses effectifs, reste porteur, note Pôle emploi, dans une étude inédite (1).
Entre 2000 et 2010, l’emploi dans le champ du social et du médico-social a augmenté de façon importante et régulière, malgré des signes de ralentissement à partir de 2008. Ce sont les activités à destination des personnes âgées qui ont connu le plus fort développement : + 10,7 % en moyenne par an dans les services d’aide à domicile (+ 176 % sur l’ensemble de la période), + 6,5 % dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées et + 6,3 % dans les services de soins infirmiers à domicile (+ 85 % sur la période). Les établissements et services privés pour enfants handicapés enregistrent, quant à eux, une croissance inférieure à la moyenne (+ 1,4 % par an). L’étude explique notamment ce phénomène par la « désinstitutionnalisation » de la prise en charge de ces enfants au profit d’un accueil à domicile ou à l’école.
Dans tous les cas, même si le taux de croissance de l’emploi semble ralentir depuis 2008 – Pôle emploi constate notamment une progression très modérée de l’emploi associatif dans les activités d’hébergement social et médico-social (+ 0,3 %) et une contraction de l’emploi associatif dans l’action sociale sans hébergement (- 0,4 %) au cours du premier semestre 2011 –, l’avenir du secteur dépend surtout, selon l’organisme, du niveau des financements publics à venir et de la solvabilité de la demande des ménages dans un contexte économique difficile.
L’étude dresse également un portrait du marché du travail dans le secteur. Elle note, par exemple, une hausse du nombre de femmes salariées (494 000 en 2000 contre 763 000 en 2009) liée notamment au développement des établissements d’hébergement pour personnes âgées et des services d’aide à domicile. Les femmes sont également surreprésentées chez les professionnels de l’action sociale. Pôle emploi constate aussi des demandeurs d’emploi plus jeunes que la moyenne dans le champ de l’action sociale (principalement assistantes sociales et conseillères en économie sociale et familiale). « Compte tenu de leur exposition comparativement faible au chômage de longue durée, on peut supposer qu’il s’agit pour beaucoup de personnes à la recherche d’un premier emploi, ce qui semble être aussi le cas pour les éducatrices de jeunes enfants », explique l’organisme. Par ailleurs, les professionnels du secteur en recherche d’emploi sont plus diplômés.
Autre constat, les contrats de moins de un mois, fréquents dans d’autres métiers, y sont plus rares bien que le secteur enregistre une certaine précarisation de ses emplois. Ainsi, pour l’ensemble des professionnels de l’action sociale et de l’orientation, « la proportion des offres durables (contrats à durée indéterminée et contrats de plus de six mois) passe de 79 % en 1998 à 50 % en 2011, alors que la moyenne générale [tous secteurs confondus] ne baisse dans le même temps que de 47 % à 42 % », ce que Pôle emploi explique par l’émergence de nouveaux métiers plus précaires.n
(1) Repères & Analyses n° 44 – Mai 2012 – Disponible sur