Le programme de travail de la conférence nationale pour la croissance et l’emploi des 9 et 10 juillet étant désormais connu, le collectif Alerte rappelle à François Hollande l’engagement pris devant lui durant la campagne : l’élaboration, « dès son élection », d’un plan quinquennal interministériel de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, dont l’impact serait évalué, chaque année, en concertation avec les partenaires concernés. Alors que le cabinet du chef de l’Etat commence à recevoir les associations, François Soulage, président du Secours catholique, a précisé ses attentes le 11 juin, lors d’un entretien obtenu auprès de Hayet Zeggar, conseillère pour la solidarité et le logement. « Il nous a semblé important de rappeler la promesse du candidat au moment où va s’organiser la conférence sociale, qui ne va pas parler des personnes concernées par les politiques de solidarité », explique celui qui fut conseiller du ministre du Plan Michel Rocard. Son objectif était plus globalement de porter les propositions issues du travail du Collectif Alerte dans le cadre de l’Année européenne de lutte contre la pauvreté de 2010, dont il a été l’ambassadeur.
Parmi les sujets abordés par François Soulage : la revalorisation en cinq ans des minima sociaux. « Le RSA a perdu 25 % de sa valeur par rapport au RMI à sa création, parce que les dépenses des moins riches ont augmenté plus vite que le taux de l’inflation », explique François Soulage. L’autre priorité concerne les jeunes, en bonne place dans la campagne de François Hollande. Les associations souhaitent que les moins de 25 ans puissent accéder au RSA selon des conditions moins restrictives qu’actuellement, soit « quand ils ont travaillé trois mois », précise le président du Secours catholique. Les femmes seules avec enfant(s) devraient quant à elles accéder à des modes de garde ou à des allocations devant leur permettre de conserver un emploi stable. Outre l’accès aux droits prévu par la loi de 1998 de lutte contre les exclusions, les associations souhaitent que les « chefs de file » des politiques de lutte contre l’exclusion soient clairement identifiés avec des financements pérennes, dans le cadre d’un dialogue avec l’Etat. Pour cela, « il faudrait que tout ce qui relève de l’intérêt général soit clairement défini par la loi », ajoute François Soulage.
Si le cabinet n’a rien précisé sur la concrétisation du plan quinquennal, il a promis « d’essayer de faire en sorte que, à l’occasion de la conférence sociale, il y ait des annonces sur d’autres négociations sur le sujet ». Après le Secours catholique et ATD quart monde, des représentants de l’Uniopss devaient également être reçus par la conseillère du chef de l’Etat.