Après la publication, en juin 2011 avec l’AFUTT (Association française des utilisateurs des télécommunications), d’une étude sur l’accès de tous aux télécommunications (1), l’ANSA (Agence nationale des solidarités actives) a prolongé ses travaux en consultant les utilisateurs à faibles revenus (2). Si les démarches administratives, la recherche d’emploi et les liens sociaux et familiaux rendent quasiment indispensables un accès quotidien à Internet, 57 % des Français ayant des revenus inférieurs à 900 € ne sont pas équipés à domicile, contre 25 % de la population, rappelle l’agence.
La parole des usagers a été recueillie fin 2011, via des structures associatives ou des collectivités locales. 80 personnes – jeunes suivis par des missions locales, bénéficiaires du RSA en activité et sans emploi et seniors touchant de petites retraites – ont été interrogées. La plupart disposant en moyenne de 700 € de ressources, un abonnement « triple play » (trois services dans un contrat) et un forfait mobile « classique » à 25 € revient pour elles à consacrer 8 % de leur budget aux télécommunications. Face à ces coûts, elles peuvent adopter deux types de comportement : soit elles « s’endettent ou font des sacrifices sur des postes de dépenses élémentaires » – certaines sont en commission de surendettement pour des factures non payées –, soit elles « développent des stratégie de “moindre consommation” » (se faire rappeler, emprunter le téléphone d’un proche…).
Face aux limites des tarifs sociaux existants (services minimaux, critères d’éligibilité trop restrictifs, peu de visibilité des offres…), l’ANSA émet plusieurs recommandations. Outre une information « transparente » sur les offres adaptées aux personnes à faible revenu, elle propose de développer l’accès au Wifi dans les lieux d’hébergement collectif et d’autres dispositifs d’accueil (missions locales, centres communaux d’action sociale…). Elle souhaite également la commercialisation « d’offres Internet découplées » (conception d’une offre à 10 €) et la gratuité des numéros des services publics depuis les mobiles.
(1) Voir ASH n° 2713 du 10-06-11, p. 22.
(2) « L’accès aux télécommunications pour tous : la parole aux personnes en situation de précarité » – Disponible sur