Recevoir la newsletter

L’animation en gérontologie s’exporte hors établissement

Article réservé aux abonnés

Phénomène récent, l’animation en gérontologie progresse aussi dans le cadre des politiques territoriales et dans le secteur de l’aide à domicile. Une évolution qui pourrait transformer en profondeur les pratiques.

Le nombre d’animateurs sociaux territoriaux explose. Explication : les collectivités locales sont de plus en plus nombreuses à mettre en œuvre des politiques d’animation de la vie sociale à tous les âges de la vie. Leur idée : faire en sorte que l’âge soit pris en compte de façon transversale dans l’ensemble des décisions publiques à l’échelle d’un territoire, les personnes âgées en étant bénéficiaires au même titre que les autres publics (enfants, jeunes, familles…). En octobre 2010, la ville de Dijon a ainsi été labellisée « Ville amie des aînés ». Objectif de ce réseau créé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS): « Faire en sorte que le passage à la retraite ne soit pas vécu comme une exclusion ou une rupture dans le parcours de vie en accompagnant les personnes âgées de telle sorte qu’elles aient envie de trouver leur place dans leur territoire de vie, explique Pierre-Olivier Lefebvre, conseiller technique à la politique de l’âge auprès du maire de Dijon. Dans cette perspective, l’animation s’intéresse aux potentiels des personnes, en montrant que, quel que soit l’âge, chacun peut avoir un rôle et participer à la vie sociale. » Concrètement, le programme DIVAA (pour « Dijon ville amie des aînés ») a été élaboré avec la participation de plusieurs centaines d’habitants de tous âges qui se sont questionnés sur le rôle et la place des aînés. Par ailleurs, un observatoire des âges, qui vient d’être inauguré à l’occasion du colloque international sur le thème « Le droit de vieillir, citoyenneté, intégration sociale et participation politique des personnes âgées » qui s’est tenu à Dijon fin janvier 2012, va alimenter, pendant trois ans, une réflexion collective incluant habitants, associations, experts, universitaires, élus, etc., en vue d’établir des recommandations en matière de logement, de santé, de transport…

En parallèle, on voit apparaître, de façon encore embryonnaire, des services d’animation sociale dans des associations d’aide à domicile. Si les expériences se multiplient, elles restent néanmoins précaires et tâtonnantes du fait d’un financement quasiment inexistant. Depuis septembre 2011, l’Association nogentaise d’aide à domicile (ANAD), située dans l’Oise, propose, à côté de ses activités classiques, un service expérimental et gratuit d’animation à destination des personnes âgées. L’idée, qui avait germé dès 2009 au sein de l’association, n’a pu voir le jour que grâce au soutien du conseil général qui finance entièrement l’action (également mise en œuvre par quatre autres associations d’aide à domicile du département) en échange du recrutement de personnes allocataires du revenu de solidarité active « socle ». Après une formation de base de deux semaines financée par le conseil général (connaissance des publics, gestes et postures, premiers secours, actions d’animation), trois animatrices ont été embauchées parl’ANAD. A terme, si l’expérience est concluante, celles-ci pourraient bénéficier d’une formation qualifiante dans l’animation. Après plusieurs rencontres avec la personne âgée, qui visent à prendre connaissance de son histoire de vie et de ses attentes, les animatrices dé­terminent, en accord avec elle, des priorités d’action – par exemple, refleurir son balcon, avec ce que cela suppose comme sorties à l’extérieur pour acheter des jardinières et des plantes.

La différence entre l’aide à domicile et l’animation ? Elle se situe moins dans l’activité proprement dite que dans sa finalité : dans le premier cas, faire ses courses répond à une nécessité tandis que, dans le second, c’est une occasion de promenade et de rencontres. « L’animateur a alors un rôle d’organisateur de la vie sociale : il peut solliciter des bénévoles pour qu’ils emmènent la personne âgée au marché ou au cimetière, planifier la visite d’amis ou bien programmer des parties de carte à son domicile afin qu’elle conserve des liens avec son environnement », explique le sociologue Richard Vercauteren. Reste la question de la pérennité de l’action. L’ANAD a signé une convention de un an avec le conseil général. Quant à savoir si elle sera reconduite…

Décryptage

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur