En 2011, dix Etats membres de l’Union européenne (UE) des 27 – dont la France – ont enregistré plus de 90 % des quelque 300 000 demandes d’asile (+ 16,2 % par rapport à 2010), selon le dernier rapport de la Commission européenne sur l’immigration et l’asile, rendu public le 1er juin. « Cela signifie que 17 Etats membres peuvent faire plus ! », a déclaré la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cécilia Malmstrom, s’appuyant sur les résultats d’un sondage Eurobaromètre publié le même jour et selon lequel huit européens sur dix estiment que le nombre de demandeurs d’asile devrait être réparti de façon plus homogène sur l’ensemble des Etats membres de l’UE.
Le rapport annuel de la Commission indique que l’Union européenne compte aujourd’hui 20,2 millions de ressortissants de pays tiers, soit environ 4 % de sa population totale. Il précise que, en 2011, environ 343 000 personnes se sont vu refuser le droit d’entrer dans l’UE. De même, quelque 468 500 personnes ont été appréhendées et 190 000 ressortissants de pays tiers ont été renvoyés dans leur pays d’origine.
Or, selon le sondage Eurobaromètre, les citoyens européens sont en faveur d’une politique de migration et d’asile plus solidaire et plus sociale. Ainsi, 80 % des personnes interrogées estiment en effet que les Etats membres de l’UE devraient offrir protection et asile à ceux qui en ont besoin. Ils considèrent également que l’Union européenne devrait aider davantage les Etats membres à gérer l’immigration irrégulière, et 78 % d’entre eux estiment que le coût de la gestion de l’immigration irrégulière devrait être réparti sur l’ensemble des Etats membres. Pour Cécilia Malmstrom, « ces résultats vont dans le sens de la politique défendue par la Commission européenne. Les dirigeants politiques doivent en finir avec la rhétorique anti-immigration, qui s’étend de plus en plus. Il nous faut reconnaître les aspects positifs de la migration, qui va certainement continuer à augmenter », a ajouté la commissaire européenne, annonçant la publication d’une consultation sur la migration économique avant la fin de l’année 2012.