EXPOSITION

ESPACES EN COMMUN. Sur les photos, personnes âgées et tout-petits sont réunis autour de la même table, accompagnés par des animatrices. Tous sont usagers du centre intergénérationnel multiaccueil de Laval (Mayenne), qui rassemble un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et une crèche interentreprises. Les deux publics partagent un hall, un jardin et quelques activités communes. A Tübingen, en Allemagne, c’est une autre forme de rapprochement qui s’est instaurée, lorsque les militaires français ont quitté leurs casernes au début des années 1990 : des groupes de candidats à la propriété se sont organisés pour faire construire des immeubles collectifs, sans passer par un promoteur. Ces deux exemples de mixité – sociale, générationnelle, des fonctions ou des formes urbaines – ont été réunis, avec d’autres, dans l’exposition Mix(cité), Villes en partage, organisée par l’Observatoire de la ville et la fondation Bouygues Immobilier. Des vidéos, des maquettes et des panneaux reprennent les éléments clés tirés des entretiens et travaux conduits par l’observatoire auprès d’élus locaux, d’architectes, de promoteurs ou de sociologues, pour répondre à cette question : la qualité de vie peut-elle être améliorée par les différentes formes de mixité ? Bien que décevante sur la forme – certaines vidéos étaient difficilement audibles le jour de notre visite –, l’exposition dresse un panorama intéressant des tentatives de rapprochement d’activités ou de populations diverses dans un même espace. Elle ne fait cependant qu’effleurer les enjeux moins strictement architecturaux du renouvellement urbain : permettre aux anciens habitants de continuer à se sentir chez eux, atteindre le mélange plus que la juxtaposition, assurer un égal accès aux ressources matérielles, culturelles… et financières, conditions indispensables pour l’épanouissement d’une véritable mixité.