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Pour la FNARS, au moins 6000 places hivernales doivent être pérennisées

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Dès sa prise de fonctions, Cécile Duflot, la nouvelle ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, a annoncé la prolongation du dispositif hivernal d’hébergement d’urgence jusqu’au 31 mai. Un délai mis à profit pour recenser les besoins et « mettre en place un dispositif permettant d’éviter toute remise à la rue sans solution ». Comme prévu, et tandis que la ministre devait se rapprocher la direction générale de la cohésion sociale avant d’annoncer ses mesures, la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) a contribué à cet état des lieux. Elle a réalisé sa propre enquête auprès de l’ensemble des 115 de France métropolitaine sur le nombre de places ouvertes et celles qu’il conviendrait de pérenniser à la fin de la période hivernale.

Dans les 83 départements qu’elle a étudiés, l’association dénombre 9 003 places ouvertes en dehors du plan grand froid, dont près d’un tiers hors hôtels et centres d’hébergement (salles communes, accueils de jour, salles de sport, bus de nuit…). En y ajoutant les places ouvertes uniquement pendant les périodes de « grand froid », 13 018 places ont en tout été mises à disposition, dont les trois quarts étaient déjà fermées au 22 mai. Et pour les 72 départements sur lesquels toutes les données ont pu être recueillies, la FNARS estime à 5 625 le nombre de places à ouvrir ou à rouvrir. Un chiffre a minima, puisqu’il ne tient pas compte de zones très tendues comme Paris, le Rhône ou la Seine-Saint-Denis, ni des besoins des personnes qui ont renoncé à solliciter un hébergement. La Fondation Abbé-Pierre estime, quant à elle, les besoins entre 6 000 et 10 000 places.

Plus que son chiffrage, qui connaît des limites, l’intérêt de cette enquête est de délimiter le périmètre des besoins, souligne Matthieu Angotti, directeur général de la FNARS. « Les services de l’Etat savent combien de places ils ont financées, ce qui est différent du nombre de places ouvertes, dont une partie relève de la débrouille des acteurs. S’agit-il en outre de pérenniser seulement ce qui est encore ouvert ? Le périmètre d’accueil requiert à nos yeux trois niveaux de réponse : laisser ouvert l’existant, rouvrir ce qui a été fermé et transformer en places d’accueil dignes ce qui a été mis à disposition de façon précaire. » Pour la fédération, sortir de la logique saisonnière de l’hébergement d’urgence passe, au-delà de la pérennisation de places, par deux autres objectifs : la mise en place d’« un dispositif d’observation rigoureuse des besoins » et la « restructuration de l’accueil des personnes », dans une double logique d’accueil digne, inconditionnel, et d’accompagnement.

Le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement vient par ailleurs de rendre publics les résultats de son opération nommée « 19 000 invisibles », en référence au nombre de places supplémentaires qui pouvaient être ouvertes pendant l’hiver (1). Objectifs : mieux connaître les besoins des personnes hébergées dans le cadre des dispositifs temporaires et les aider à faire valoir leurs droits. Elle révèle que près de 40 % des personnes interrogées n’ont pas de couverture médicale et que près de 50 % n’ont aucun suivi social. Parmi celles qui en bénéficient, 32 % n’ont pas entamé de démarches d’accès à l’hébergement ou au logement. 44,5 % ne savent pas qu’elles peuvent constituer un dossier de recours DAHO ou DALO en application de la loi sur le droit au logement opposable et 35 % souhaiteraient pouvoir le faire. Le collectif remarque cependant que « la procédure de recours administratif DAHO/DALO est trop longue à mettre en œuvre (3 à 6 mois) dans les centres d’accueil d’urgence », qui plus est dans le cadre d’autres besoins immédiats à satisfaire, et que le suivi de la procédure par les travailleurs sociaux des structures « ne leur apparaît guère viable dans ces conditions ».

Notes

(1) L’enquête s’est déroulée du 16 février au 21 mars par le biais de 200 associations ou centres communaux d’action sociale, dans une vingtaine de villes. Elle a porté sur 529 ménages, dont 71 % de personnes isolées, 20 % de familles (parmi lesquelles 10 % sont monoparentales) et 9 % de couples sans enfants.

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