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Voyage en zones sensibles

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Introduite par une installation vidéo de Nicolas Clauss, la pièce « Illumination(s) » d’Ahmed Madani aborde le thème de l’insécurité à trois époques différentes. Et pour incarner ses personnages, il a fait appel à des jeunes de la cité du Val Fourré de Mantes-la-Jolie.

Terres arbitraires, l’installation du vidéaste Nicolas Clauss, égrène sur 28 écrans de différents formats les visages de 300 jeunes garçons de banlieue. Des noms aussi. Ceux des cités où vivent ces adolescents. Des sons, enfin : extraits de discours politiques, publicités, journaux télévisés et reportages sur la jeunesse des zones urbaines sensibles. Cette œuvre immersive est le point d’entrée à la pièce de théâtre Illumination(s), écrite et mise en scène par Ahmed Madani. Ces travaux ont en commun de donner la parole aux jeunes qui passent leurs journées et leurs soirées au pied des immeubles, qui restent la plupart du temps muets, mais dont les faits et gestes alimentent les discours de moult sociologues, politiques et médias. La pièce, que l’auteur qualifie de « performance spectacle », montre la détresse de cette jeunesse, sa résignation, puis sa révolte. Ahmed Madani aborde la question de l’insécurité dans les quartiers en la resituant dans le contexte historique des cinquante dernières années, à travers l’histoire de trois hommes de trois générations qui, tous, s’appellent Lakhdar. Le premier s’est engagé dans la guerre de libération de son pays, le deuxième a vécu l’exil et le travail à la chaîne, et le troisième vit aujourd’hui dans la cité du Val Fourré de Mantes-la-Jolie (Yvelines), où il espère juste que sa vie ne s’achèvera pas sur une dalle de supermarché… Les voix de ces héros sont partagées entre dix comédiens, qui ne sont pas des acteurs professionnels mais de jeunes hommes ayant grandi au Val Fourré. Le spectacle touche tant par son fond que par sa forme : pour chaque tableau, la mise en scène calée sur une musique entraînante, tantôt du twist, tantôt du rap, permet à cette « troupe de mauvais garçons » de se mouvoir dans de vraies chorégraphies, et de surprendre le spectateur à chaque instant. Ahmed Madani le dit : « C’est un voyage au pays des zones sensibles » que cette Illumination(s).

Terres arbitraires et Illumination(s) – Nicolas Clauss (vidéaste) et Ahmed Madani (metteur en scène) – Jusqu’au 3 juin, au théâtre de l’Epée de bois – Cartoucherie de Vincennes – Tél. 01 48 08 39 74 – Vendredi et samedi à 21 h, dimanche à 18 h

Culture

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