Plus de la moitié des étudiants vivent avec moins de 400 € par mois et le système d’aide sociale ne parvient pas à enrayer la précarité chez ces jeunes, ou à remplacer l’apport de la cellule familiale, qui reste leur première source de revenus. C’est l’un des éléments apportés par la troisième enquête nationale réalisée par l’observatoire de la LMDE (La mutuelle des étudiants) sur la situation sociale et sanitaire des étudiants (1), qui fait l’objet d’un ouvrage rendu public le 22 mai.
Ces conditions économiques conduisent à des arbitrages dans les dépenses, au détriment de la santé : plus d’un tiers (34 %) de ceux interrogés déclarent avoir renoncé à consulter un médecin au cours des 12 derniers mois, soit le double du taux de renoncement estimé pour l’ensemble de la population. 29 % invoquent des raisons financières. Mais si ces renoncements avaient déjà été relevés lors des précédentes enquêtes de la LMDE, « ils se concentraient essentiellement sur les soins les plus coûteux, comme le dentaire et l’optique, où la prise en charge de l’assurance maladie est faible », note en avant-propos de l’ouvrage Gabriel Szeftel, président de l’organisme complémentaire. « Désormais, cette réalité touche l’ensemble des soins de proximité, de la consultation généraliste aux spécialités. »
De fait, « les étudiants subissent de plein fouet les reculs du régime de base ». Or près d’un sur cinq (19 %) déclare ne pas disposer d’assurance maladie complémentaire (contre 13 % en 2005), soit trois fois plus que pour l’ensemble de la population. D’où la nécessité de réponses nationales adaptées, souligne Gabriel Szeftel, rappelant que la LMDE plaide pour la mise en place d’un « chèque santé national » qui permettrait aux étudiants d’accéder plus facilement à une couverture complémentaire.
(1) 110 000 étudiants affiliés au régime obligatoire de sécurité sociale étudiante via La mutuelle des étudiants ont été sollicités pour répondre à un questionnaire par Internet. 8 423 ont répondu.