Le dernier baromètre hivernal du 115, le cinquième réalisé par la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale) depuis le mois de novembre, fait office de bilan. Avec 228 876 demandes d’hébergement faites au numéro d’appel d’urgence durant l’hiver dans les 37 départements de l’échantillon étudié, dont la moitié est resté sans solution, « le droit à l’hébergement d’urgence, reconnu comme une liberté fondamentale par le Conseil d’Etat dans une ordonnance du 10 février 2012, reste encore bel et bien une liberté entravée », constate l’association. La politique de « refondation » engagée depuis 2009 « n’a pas réussi à mettre fin aux besoins de l’urgence sociale et pas encore à favoriser l’accès direct des personnes au logement ».
Parmi les 43 430 personnes différentes qui ont sollicité le 115, un tiers n’ont jamais été hébergées. La majorité des solutions ont été proposées pour une courte durée, la plupart des départements appliquant « l’alternance de l’aide pour répondre à un plus grand nombre de personnes ». Le principe de la continuité de l’accueil n’est donc toujours pas effectif, ce qui « chronicise les personnes dans l’exclusion ». Pour preuve : la moitié des appelants était déjà connue dans le dispositif d’urgence. Le taux de renoncement à se présenter dans les lieux, notamment en raison des conditions d’accueil, reste très important (16 % des motifs de non-hébergement).
« Cet état des lieux permettra, dans les années à venir, de mesurer les effets des nouvelles politiques qui seront menées », prévoit la FNARS. Construction de 150 000 logements sociaux par an, durcissement de la loi « solidarité et renouvellement urbains », fin de la gestion hivernale de l’hébergement… Elle compte veiller à ce que les engagements du nouveau chef de l’Etat, François Hollande, soient tenus. « Il ne suffira pas de créer des places supplémentaires, même si c’est un préalable. Ce n’est donc pas seulement une obligation de moyens mais de résultat. »