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Quitter la scène…

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« Amédée », pièce écrite et mise en scène par Côme de Bellescize, illustre librement la question controversée du « droit de mourir » pour les personnes gravement malades et en souffrance.

L’affaire Vincent Humbert, tétraplégique qui demandait un « droit à mourir », aurait pu rester un simple fait divers. Au contraire, en 2003, son euthanasie par sa mère aidée d’un médecin devient un événement médiatique majeur, entraînant la création d’une mission parlementaire sur l’accompagnement de la fin de vie et débouchant, en 2005, sur l’adoption d’une loi relative aux droits des malades et à la fin de vie (1). Créée ce printemps, la pièce écrite et mise en scène par Côme de Bellescize est librement inspirée de cette controverse. Vincent devient Amédée, 19 ans, victime d’un terrible accident de voiture le soir même où il devait retrouver sa petite amie pour leur première nuit d’amour. Extrait in extremis de la carcasse de son véhicule, il restera neuf mois dans le coma. A son réveil, tétraplégique et muet, capable de s’exprimer uniquement en serrant la main droite – une fois pour dire oui, deux fois pour dire non –, l’ancien hyperactif n’a plus le goût de vivre. Grâce à une longue rééducation, il parvient à se servir d’une interface qui lui permet d’écrire, lettre par lettre… et de demander à sa mère, devenue folle de douleur, de l’aider à mourir. Il sait que toute amélioration de sa condition tiendrait du miracle. Le directeur de l’hôpital, saluant son courage, le soutiendra dans sa décision, tandis que sa petite amie le suppliera de rester en vie. « On ne peut pas avoir tort de vouloir arrêter de souffrir », crie sa mère devant le manque d’empathie des décideurs.

Au-delà de l’histoire touchante que retrace cette pièce, ce sont les comédiens – six artistes exceptionnels qui se partagent une douzaine de rôles – et la mise en scène magistrale – l’accident de camion, le quotidien à l’hôpital, la vie intérieure d’Amédée, etc., sont scénographiés avec une rare inventivité – qui font de cette pièce une réussite totale. En outre, l’humour instillé ici et là permet, sans jamais nier la gravité du drame, d’éviter l’écueil du pathos.

Amédée – Côme de Bellescize – 1 h 40 – Jusqu’au 2 juin au théâtre de la Tempête, à la Cartoucherie – Route du Champ-de-Manœuvre, 75012 Paris – Du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 16 h 30 – wwww.la-tempete.fr

Notes

(1) Voir ASH n° 2403 du 15-04-05, p. 5.

Culture

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