Opposée de longue date à la généralisation du dépistage précoce des troubles de l’audition chez les nourrissons, l’Union nationale pour l’insertion sociale du déficient auditif (Unisda) appelle le nouveau gouvernement à revenir sur l’instauration par arrêté d’un programme de dépistage (voir ce numéro, page 10). Pour l’association, l’annonce du handicap dès les premiers jours de vie du nouveau-né peut être traumatisante pour les parents et risque « d’empêcher l’installation du premier lien mère/enfant ». Ce qui a pour conséquence d’entraîner « l’absence d’entrée en communication » alors que « l’assimilation précoce d’une langue première par l’enfant sourd détermine sa faculté à communiquer avec ses parents et ses pairs, ses futurs apprentissages scolaires et son développement cognitif ». L’Unisda estime plus raisonnable d’envisager un dépistage vers l’âge de trois mois dans le cadre des visites obligatoires.
Lorsque le diagnostic est établi, elle plaide pour la mise en place d’un « programme d’accompagnement » dans lequel la réponse éducative doit avoir sa place aux côtés des solutions médicales et techniques (appareillages, implants). Avant tout programme audio-prothétique ou chirurgical, les professionnels de l’éducation doivent pouvoir dire aux parents que les aides techniques ne donnent pas la possibilité d’une réception auditive précise et totale de la parole, que leur efficacité nécessite du temps et que la voie visuelle – plus difficile à stimuler après une implantation – doit être utilisée par l’enfant sourd, explique l’Unisda. Elle rappelle également qu’un accompagnement psychologique doit être mis en place. Elle propose enfin que les grandes lignes du programme d’accompagnement figurent dans le carnet de santé de l’enfant, qui doit aussi rassembler les informations destinées aux parents : coordonnées des associations d’usagers, des professionnels et des services d’accompagnement ou encore de la maison départementale des personnes handicapées.