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RSA : les allocataires jugent sévèrement le dispositif

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Les allocataires du RSA (revenu de solidarité active) ne perçoivent pas les effets bénéfiques de cette nouvelle allocation sur leurs conditions de vie, indique le Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), qui les a interrogés sur leur vécu et leur opinion relative au fonctionnement général du dispositif (1). Il ressort de ces témoignages que les allocataires (en particulier ceux qui perçoivent le RSA « activité ») doutent de la plus-value du dispositif du fait de la complexité du calcul de l’allocation et du manque d’explications des institutions. La plupart « n’ont pas le sentiment d’être véritablement gagnants », à tel point que « s’installe l’idée d’un système trompeur qui ne garantit pas nécessairement le soutien à l’effort d’activité », précisent les auteurs. A cela s’ajoute la diminution de leur prime pour l’emploi (amputée des sommes reçues au titre du RSA) qui leur donne le sentiment d’y perdre. Cette prime représentait en effet une « somme bien identifiée qui, versée en une fois, permettait de couvrir certains postes de besoins ponctuels qu’une allocation mensuelle ne permet pas réellement d’anticiper ».

Leur jugement est particulièrement sévère à l’encontre de l’accompagnement. Les allocataires venus du revenu minimum d’insertion (RMI) ne perçoivent aucun changement lorsqu’ils sont accompagnés par un référent social. Quant aux anciens allocataires du RMI orientés vers un accompagnement professionnel, seuls ceux qui se sont vu proposer des actions de remobilisation, un bilan de compétences ou une formation jugent positivement cet accompagnement. Le contrat d’engagement réciproque ou le projet personnalisé d’accompagnement à l’emploi (PPAE pour Pôle emploi) « ne sont pas perçus comme des outils réellement utiles » et le référent unique n’est pas bien identifié par les bénéficiaires. La majorité de ceux qui sont accompagnés socialement doute de la capacité de réponse du dispositif aux problématiques de santé, de logement ou de garde d’enfants qu’ils rencontrent. Ceux qui relèvent d’un accompagnement professionnel jugent ce dernier « stérile parce que stéréotypé et inutilement contraignant car obligatoire ». Les plus proches du marché de l’emploi considèrent même que l’accompagnement de Pôle emploi fait « écran aux opportunités d’emploi qui apparaissent comme filtrées par le référent ». Face à ces constats, les bénéficiaires interrogés pointent la nécessité d’un accompagnement de type socioprofessionnel pour que soient traitées en parallèle les difficultés personnelles et la recherche d’emploi. C’est ce que tentent d’ailleurs de faire certains conseils généraux en proposant un accompagnement mixte mêlant accompagnement social et professionnel (2).

Enfin, s’ils considèrent le RSA « activité » comme « une juste reconnaissance » de l’impossibilité de vivre de leur travail en dépit de leurs efforts pour accéder à l’emploi, les allocataires « expriment leur colère » de devoir relever d’un minimum social.

Notes

(1) Consommation et modes de vie n° 250 – Avril 2012 – Disponible sur www.credoc.fr.

(2) Comme le montre une enquête de la DREES menée avec le concours de l’Assemblée des départements de France en 2010 – Voir ASH n° 2752 du 23-03-12, p. 22.

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