Qui sont les administrateurs des associations gestionnaires d’établissements privés non lucratifs ? C’est ce qu’a cherché à savoir la FEHAP (Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs) qui rassemble 1 600 associations et 3 650 structures sanitaires, médico-sociales et sociales, en interrogeant les « bénévoles de gouvernance » qui siègent aux conseils d’administration de ses associations adhérentes (1).
Ces 20 000 administrateurs – en moyenne 13 par associations – assurent le portage des organisations et ont la responsabilité de construire les projets associatifs. Alors que la réglementation est de plus en plus lourde, il s’agissait pour la FEHAP, « de quantifier et de qualifier » le bénévolat de gouvernance « qui fait la particularité du secteur privé non lucratif », explique Florence Leduc, directrice du secteur « formation et vie associative » à la fédération. Il en ressort que « le bénévolat de gouvernance reste assez vivace, bien implanté, solide », relève-t-elle. Il est essentiellement porté par des hommes (à 64 %) âgés de plus de 60 ans, souvent retraités (53 %). 31 % d’entre eux ont entre 40 et 60 ans et seulement 2 % moins de 40 ans. « Les femmes sont minoritaires dans la gouvernance alors qu’elles sont majoritaires parmi les professionnels, et lorsqu’elles font partie du conseil d’administration, elles y restent moins longtemps car elles n’ont pas les places les plus intéressantes », pointe Florence Leduc. Autre constat : 54 % des bénévoles sont des cadres et les autres catégories socioprofessionnelles sont peu représentées. Si dans les secteurs des personnes âgées ou du sanitaire, les bénévoles restent longtemps, le turnover est plus important dans le champ du handicap ou de la petite enfance. « Les administrateurs sont souvent les parents qui abandonnent leur fonction lorsque leur enfant quitte l’établissement », précise Florence Leduc. Enfin, il apparaît que les « bénévoles de gouvernance » ont peu accès à la formation et « qu’il existe une vraie difficulté à l’organiser ».
Ces constats vont guider les actions futures de la fédération, notamment en termes de renouvellement des bénévoles, « vital pour le secteur privé non lucratif car il permet de mixer les populations de tous âges et des deux genres ». La FEHAP invite donc ses adhérents à créer des « bourses d’échanges », sorte de sites de rencontres pour mettre en contact des personnes qui souhaitent s’engager et les associations qui cherchent de nouveaux administrateurs.
(1) Cette étude a été présentée lors de la 3e université des administrateurs de la FEHAP, le 31 mars, et est disponible sur