Comment les élus appréhendent-ils les besoins d’accueil des jeunes enfants ? C’est ce qu’a souhaité savoir la caisse nationale des allocations familiales en interrogeant 300 élus représentatifs des communes et intercommunalités signataires d’un contrat enfance jeunesse (CEJ) (1). Il ressort de son enquête (2) que les élus ont « une connaissance partielle des besoins de la population ». Ainsi seulement 56 % d’entre eux connaissent précisément le nombre d’enfants âgés de moins de 3 ans sur leur commune et plus des deux tiers n’ont pas idée de l’évolution possible de ce nombre d’enfants. Seule la moitié des collectivités a d’ailleurs réalisé un diagnostic sur les besoins et, lorsqu’elles l’ont fait, les communes y ont rarement associé les familles.
64 % des élus estiment néanmoins disposer d’éléments suffisants pour concevoir une politique adaptée aux besoins des familles et quatre élus sur cinq affirment bien connaître les attentes des parents. Près des trois quarts jugent d’ailleurs l’offre sur leur commune adaptée aux besoins. Ce sentiment est plus prononcé pour les élus des petites villes. Interrogés sur les facteurs qui posent problème à certaines familles pour trouver un mode de garde, les élus mettent en avant les horaires atypiques mais « parlent moins des familles ayant de faibles revenus ». Seuls 37 % d’entre eux déclarent que ces dernières sont prioritaires pour l’obtention d’une place. Quant aux familles monoparentales, elles ne sont prioritaires que dans 28 % des communes disposant d’accueils collectifs. Au final, « les élus assimilent la problématique d’accueil des jeunes enfants à la nécessité de répondre aux besoins des parents ayant un emploi, dans un objectif essentiellement de conciliation ».
La plupart des communes estiment « s’être fortement investies » durant les quatre dernières années en faveur de l’accueil des jeunes enfants. Plus de 85 % d’entre elles considèrent qu’elles maintiendront ou augmenteront leur investissement à l’avenir avec comme objectif le développement de l’offre, la prise en compte des besoins spécifiques (horaires atypiques) et l’amélioration de l’accueil et de l’accompagnement des parents.
Les élus se disent satisfaits du partenariat des communes avec la caisse d’allocations familiales (CAF) via le CEJ (accompagnement financier, suivi et évaluation des actions, pilotage, formation). Pour près de la moitié d’entre eux, le CEJ paraît « assez compréhensible », ses objectifs « assez clairs » (54 %), de même que ses critères de financement (51 %). Globalement, ils estiment que la CAF les a aidés dans la mise en œuvre de leur politique : plus de la moitié des collectivités indiquent que sans la contractualisation avec la caisse, elles ne seraient pas parvenues à ce niveau d’offre. Les trois quarts des répondants indiquent même que le partenariat avec la CAF a un impact significatif sur la sensibilisation des élus pour développer une politique petite enfance.
(1) Conclu entre une caisse d’allocations familiales et une collectivité territoriale ou un groupement de communes, le contrat enfance jeunesse est un contrat d’objectifs et de cofinancement pour la mise en œuvre d’une politique en faveur de l’accueil des jeunes enfants, des loisirs et des vacances des enfants et adolescents.
(2) « La politique petite enfance vue par les communes : un bilan positif, des efforts à poursuivre » – L’e-ssentiel n° 121 – Avril 2012 – Disponible sur