Pour le collectif Pouvoir d’agir (1), créé fin 2010 pour « valoriser la capacité citoyenne des quartiers populaires », la situation des habitants de ces quartiers est « très préoccupante » en termes d’emploi, d’éducation et de santé mais aussi d’exclusion et de discrimination. Certaines villes se retrouvent « en situation de décrochage », cumulant les difficultés à répondre aux besoins des habitants de leurs quartiers dans une situation financière très tendue, dans des bassins économiques en crise. Dans un manifeste diffusé à l’intention des candidats au deuxième tour de l’élection présidentielle, le collectif réclame que la réforme de la Politique de la ville – prévue en 2009 et repoussée en 2014 – s’appuie sur les savoir-faire et le potentiel des habitants, des associations, des services publics et des acteurs économiques et s’accompagne de mesures fortes sous l’impulsion de l’Etat, des élus locaux et de la société civile (2). En effet, « le renouveau de la démocratie » passe, selon Pouvoir d’agir, par la reconnaissance des dynamiques existantes dans ces quartiers populaires : « Les habitants sont une ressource, une richesse et non une menace. C’est un gâchis de se priver de leur expertise ». Il demande la suppression de la Révision générale des politiques publiques et le renforcement des politiques publiques dans les quartiers et territoires populaires. Il réclame également la construction de logements sociaux et notamment de logements très sociaux (PLAI) au-delà des obligations de la loi SRU, et une politique de rénovation urbaine ciblée sur les quartiers qui en ont le plus besoin, intégrée à une politique de développement social.
(1) Qui regroupe le Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), l’Association des directeurs de plans locaux pour l’insertion et l’emploi (Europlie), le Comité national de liaison des associations de prévention spécialisée (CNLAPS), l’Inter-réseau des professionnels du développement social urbain (IR-DSU), ATD quart monde, la Fonda, l’Unadei et l’Association Sœur Emmanuelle –
(2) L’Association des maires des grandes villes de France, l’Association des communautés urbaines de France et l’association des maires Villes et banlieues ont fait part de demandes similaires – Voir ASH n° 2751 du 16-03-12, p. 22 et n° 2754 du 6-04-12, p. 22.