« Entrée de secours », c’est l’affichette que l’hôte d’une des pensions de famille du réseau de la Fondation Abbé-Pierre a apposée à la porte. C’est aussi le nom d’un webdocumentaire réalisé sur le sujet, support qu’a choisi la fondation pour partager son expérience. Celui-ci s’ouvre sur quatre parcours, quatre pensionnaires ayant connu la rue avant de trouver un équilibre dans ces maisons-relais semi-collectives, où chacun a sa chambre. Au-delà de ces témoignages, ce sont surtout les visions des professionnels qui intéressent. Souvent conseillers en économie sociale et familiale, mais aussi assistants de service social ou éducateurs spécialisés, les hôtes travaillent en binôme. Ils vivent au quotidien avec les pensionnaires, capables de passer d’un point sur la situation sociale au mitonnage d’un ragoût. « C’est une vraie vie de famille », témoigne Delphine Picard. On apprécie également de trouver des outils pratiques, textes réglementaires, charte des pensions de famille éditée par la Fondation Abbé-Pierre, et des interviews qui décryptent la philosophie du projet. Ces pensions de famille sont des logements à vocation pérenne, plutôt que des hébergements. Cependant, Patrick Doutreligne, délégué général de la fondation, conteste qu’elles soient « des zones de stockage » de sans-abri. « Globalement, ils se sécurisent, puis ont envie de reprendre une vie autonome », constate-t-il. Il rappelle qu’en France « 670 000 personnes sont sans domicile personnel ».
Entrée de secours – Sam Albaric et Amaury Gransart –