« Le 19 mai [2011] au matin, plus de 450 Roms étaient expulsés du terrain de Pantin (Seine-Saint-Denis), propriété du conseil général, alors qu’une campagne de vaccination était prévue le lendemain par les équipes de Médecins du monde et le département dans un contexte d’épidémie de rougeole. » Voici un exemple parmi d’autres d’acte « anti-Roms » dénoncé par le collectif national droits de l’Homme Romeurope dans son bilan des politiques publiques menées ces deux dernières années à l’encontre des quelque 20 000 représentants de cette communauté vivant ou séjournant en France (1). « Stigmatisation, discrimination, renforcement des politiques de rejet… », le collectif reproche au discours véhiculé en France « par le plus haut niveau des pouvoirs publics » de « contribuer à créer une catégorie d’hommes, de femmes et d’enfants à part ». Selon ce rapport, les Roms, particulièrement ceux originaires de Roumanie, sont traités « comme des cobayes » par les pouvoirs publics qui « testent de nouvelles politiques de mise à l’écart des nouveaux indésirables de l’intérieur : les pauvres et les étrangers ». Le collectif revient également sur le projet de « stratégie nationale pour l’inclusion des Roms » présenté par la France à la Commission européenne et sur ses lacunes (2). Le document rappelle, enfin, une série de revendications, fondées pour l’essentiel sur la simple application du droit commun et sur l’égalité des droits. Le collectif demande ainsi « la levée immédiate » des mesures transitoires « qui limitent leur accès au travail », l’arrêt des expulsions de terrains sans aucune proposition d’hébergement, la scolarisation pour les enfants et une garantie de l’accès aux soins et à la protection de la santé.
(1) « Les Roms, boucs émissaires d’une politique qui cible les migrants et les pauvres » – Rapport Romeurope 2010-2011 –
(2) Voir ASH n° 2741-2742 du 13-01-12, p. 21.