La lecture de l’état des lieux du racisme en France en 2011, dressé par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) dans un rapport rendu public le 27 mars (1), fait apparaître le « même paradoxe » que l’année précédente : alors que le nombre d’actes à caractère raciste, antisémite et xénophobe constatés par les services de police et de gendarmerie est en recul par rapport à 2010 (- 7 %), le racisme progresse dans l’opinion publique.
Un sondage réalisé fin 2011 par l’institut CSA montre en effet que, pour la deuxième année consécutive – et c’est la première fois que cela arrive deux années de suite –, l’intolérance et les sentiments xénophobes se diffusent. Cette enquête révèle en effet « une augmentation de la méfiance à l’égard des musulmans ». Ainsi, 51 % des personnes interrogées estiment que « les musulmans forment un groupe à part dans la société » (+ 6 points par rapport à 2009) et 72 % pensent que « les Français musulmans sont des Français comme les autres » (- 7 points par rapport à 2009). Autre tendance forte : « un rejet croissant des étrangers, perçus de plus en plus comme des parasites, voire comme une menace ». Ainsi, pour 59 % des sondés, « il y a trop d’immigrés en France » (+ 12 points par rapport à 2009) et 70 % (+ 8 points) considèrent que « de nombreux immigrés viennent en France uniquement pour profiter de la protection sociale ».
Pour la CNCDH, « ces constats sont d’autant plus inquiétants qu’ils s’inscrivent dans un contexte plus général de perception globalement négative de la société française : préoccupations économiques et sécuritaires fortes, vision très segmentée de la société ».
Plus globalement, l’instance note « une dangereuse banalisation des propos racistes », en particulier sur Internet.
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(1) La lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie – Année 2011.