Déficit de l’assurance maladie : au-delà de nouvelles recettes, il faut améliorer les parcours de soins, estime le HCAAM

Le déficit récurrent de l’assurance maladie n’est « pas admissible », affirme le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) dans un avis adopté le 22 mars (1). A court terme, des recettes nouvelles doivent donc être trouvées, estime-t-il. Pour autant, « ni les mesures de bonne gestion, même énergiques, ni l’ajout de mesures d’effet immédiat sur les tarifs ou les conditions de remboursement – sur lesquelles les membres du HCAAM portent des appréciations divergentes – ne pourront, à elles seules, assurer le comblement à court terme du déficit ».

Selon l’instance, en effet, le déficit récurrent de l’assurance maladie « ne se résume pas à la seule question des recettes supplémentaires : [il] renvoie fondamentalement à la recherche d’un fonctionnement optimal du système de soins ». Si certaines mesures déjà mises en œuvre, telles que le recours aux génériques ou aux soins ambulatoires, sont inévitables, elles en appellent d’autres « encore plus énergiques ».

Au-delà, le Haut Conseil souligne qu’il faut s’attaquer au « défi de la prise en charge des soins chroniques et des pathologies multiples », souvent accusés d’aggraver les dépenses de l’assurance maladie. Il considère en effet que la solution se trouve dans l’amélioration de la qualité des parcours de soins, dont l’objectif est d’« atteindre, par une pratique plus coopérative entre professionnels et une participation plus active des personnes soignées, une qualité d’ensemble, et dans la durée, de la prise en charge soignante ». Pour ce faire, l’assurance maladie doit, selon l’instance, « reconnaître les nouveaux contenus et les nouvelles formes du travail soignant », où les fonctions de coordination assurées par les soignants font intrinsèquement partie du soin, « faire évoluer ses modalités de tarification pour inciter au travail collectif », « surmonter les clivages entre le sanitaire et social » ou encore encourager, chaque fois que possible, la participation libre et active du malade.