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Autisme : la FASM Croix-Marine dénonce des recommandations « orientées »

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« La Haute Autorité de santé [HAS] n’est plus, si elle l’a jamais été, la haute autorité indépendante susceptible d’aider les professionnels à améliorer la qualité des soins et d’apporter garantie et confiance aux personnes en souffrance et à leur entourage », affirme la FASM (Fédération d’aide à la santé mentale) Croix-Marine. Une nouvelle voix s’élève ainsi pour dénoncer l’orientation des recommandations élaborées par la HAS conjointement avec l’ANESM (Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux) sur la prise en charge des enfants et adolescents autistes ou atteints de troubles envahissants du développement (1).

Tout d’abord, la FASM souligne la « situation inacceptable » faite en France aux personnes avec autisme, qui sont souvent contraintes d’aller en Belgique pour trouver des conditions d’accueil et de prise en charge acceptables. Et elle déplore que la HAS « cautionne une hypothèse qui ferait d’une soi-disant référence à la psychanalyse la cause de ce retard, en dédouanant les pouvoirs publics de leur carence ». La réalité, précise-t-elle, c’est que les plans sur l’autisme se sont accumulés au fil des ans sans que les moyens aient été donnés aux professionnels et aux familles pour créer les réponses indispensables en matière d’accueil, de soins, d’éducation et de scolarisation adaptée.

La fédération s’étonne également de voir mis sur le même plan des modes d’intervention qui ne relèvent pas des mêmes logiques (méthodes éducatives, psychanalyse, psychothérapie institutionnelle, packing…) et ne peuvent être, si nécessaires, que coordonnées et complémentaires. Par ailleurs, s’il existe un quasi-consensus des professionnels et des familles pour considérer que les enfants avec autisme « ont besoin d’une éducation et d’une scolarité dans un environnement spatio-temporel structuré, utilisant différents supports facilitant la communication », elle s’interroge sur le fait que la HAS se fasse le « porte-parole » de la méthode ABA, « qui, contrairement à ce qui est proclamé, est loin de faire l’objet d’un consensus international ». Elle se dit d’autant plus indignée de cette orientation qu’est recommandé un taux d’encadrement de un adulte pour un enfant pendant 25 heures par semaine alors que les pouvoirs publics refusent régulièrement d’accorder « là à un hôpital de jour un poste d’orthophoniste, là à un institut médico-éducatif un poste supplémentaire d’éducateur ».

Quant à la psychanalyse, « elle n’est pas un traitement de l’autisme et n’a pas vocation à se substituer aux approches éducatives et pédagogiques, rappelle la fédération. En revanche, elle propose un outil pour la compréhension du vécu émotionnel des enfants, ainsi que de celui des professionnels engagés auprès d’eux. De même la psychothérapie institutionnelle ne peut être présentée comme une alternative aux interventions éducatives : elle est une modalité de travail permettant de soutenir le collectif des intervenants […]. »

La conclusion est donc sévère : « Ce dont il est question in fine, c’est du basculement revendiqué par certains des moyens du service public vers un marché de la formation à la méthode ABA ».

Notes

(1) Voir ASH n° 2751 du 16-03-12, p. 7 et 25.

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