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Les maires de banlieue veulent remettre les quartiers au cœur de la campagne présidentielle

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Ce sont pas moins de 120 propositions, réparties en 11 thèmes, que les maires de l’association Ville et banlieue ont remis aux candidats à l’élection présidentielle. Intitulée « Pour un engagement national auprès des quartier », leur plateforme recommande « un volontarisme politique fort » (1). Les maires souhaitent, en premier lieu, que les candidats s’emparent de leurs propositions concernant la politique de la ville, à commencer par la création d’un ministère d’Etat de l’Egalité des territoires et de la Cohésion sociale et d’un Observatoire des inégalités sociales et territoriales. Ils suggèrent aussi de « rapprocher et cordonner l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) et l’Agence nationale de la cohésion sociale et de l’égalité des chances (ACSé) » afin de résoudre « la dichotomie urbain/humain ». Autre proposition, faire des associations les « partenaires incontournables et privilégiés » en « les accompagnant mieux sur la durée par des financements pluriannuels, en veillant à ne pas alourdir leurs charges administratives et en les associant à la définition, au portage et au suivi des politiques publiques. »

Dans le champ de l’éducation, Ville et banlieue réclame « la redéfinition d’un projet ambitieux », soulignant le côté ségrégatif de l’école alors qu’elle devrait être vecteur d’intégration. Elle demande notamment des moyens importants pour les équipes pédagogiques et d’encadrement scolaire des zones d’éducation prioritaire (ZEP). Autre idée, celle de « s’attaquer à l’évitement des établissements scolaires », en limitant les dérogations, en repensant l’accessibilité par les transports en commun et en adaptant le périmètre de sectorisation pour couvrir des populations socialement diversifiées.

Sur la santé, la plateforme rappelle qu’un habitant sur quatre a renoncé à des soins pour des raisons financières. « Afin de combattre des inégalités sanitaires grandissantes », elle demande l’arrêt des fermetures d’antennes et de services publics dans les quartiers et, a contrario, le renforcement du nombre de caisses d’allocations familiales ou de centres d’IVG. Chapitre également important, le logement : les maires souhaitent que soient valorisées les aides au logement et à la personne et une régulation des prix immobiliers. Il faudrait aussi que « toute aide publique à la construction, à la réhabilitation et à la défiscalisation soit assortie d’une contrepartie sociale, c’est-à-dire de logements et de loyers sociaux ». Les élus demandent en outre des amendes plus importantes pour les maires qui ne se plient pas à la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU). Leur produit pourrait être affecté aux maires « bâtisseurs », « sorte de prime à la construction qui pourra, selon les cas, aider à la construction, aux remboursements d’emprunts ou au financement d’équipements nouveaux ». Ville et banlieue préconise également d’« interdire le droit au logement opposable [DALO] dans les zones urbaines sensibles » car « il ghettoïse un peu plus des quartiers déjà ségrégés ». « L’interdire, c’est aussi refuser la double peine pour ces quartiers, qui doivent aujourd’hui assumer une solidarité qui devrait être celle des communes préférant plutôt l’entre-soi. »

L’association formule encore sept pré­conisations sur le thème de l’emploi, dont « un meilleur accompagnement des jeunes », « la généralisation des clauses d’insertion sociale » ou « l’aide à l’innovation économique ».

Notes

(1) Téléchargeable sur www.ville-et-banlieue.org.

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