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« LE CLUBHOUSE FACILITE L’INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE DES MALADES PSYCHIQUES »

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Le premier « clubhouse » français pour adultes malades psychiques a été inauguré le 14 mars à Paris (1). A cette occasion, Philippe Charrier, président de l’association Cap’cités, créée spécifiquement pour introduire en France ce type d’accompagnement, explique le fonctionnement de ce nouveau lieu de vie.

Qu’est-ce qu’un clubhouse ?

C’est un accueil de jour non médicalisé destiné à des adultes atteints de troubles mentaux – schizophrénie, dépression sévère, troubles obsessionnels compulsifs – qui sont stabilisés, désireux de sortir de leur isolement et de se réinsérer. Dans cette structure, accompagnés par une psychologue chargée de l’animation et un chargé d’insertion, ils peuvent nouer des liens avec des personnes qui souffrent de problèmes semblables, suivre des formations et entrer dans une dynamique de recherche d’emploi avec l’appui d’entreprises partenaires. Enfin, les membres ont les mêmes « droits » que les salariés, c’est-à-dire qu’ils peuvent participer au fonctionnement administratif du clubhouse s’ils le souhaitent. La journée est rythmée par des ateliers créatifs et/ou culturels. Les membres peuvent aussi faire les courses et la cuisine, entretenir les locaux ou décider de la programmation des activités. La structure parisienne a ouvert en novembre dernier et accueille déjà 20 personnes. A terme, ils seront 50, reçus gratuitement.

Les clubhouses existent depuis 1948 à l’étranger. Pourquoi n’arrivent-ils qu’aujourd’hui en France ?

On recense en effet 340 lieux de vie de ce type avec plus de 570 000 bénéficiaires dans le monde. Alors même qu’un Français sur cinq est touché directement par ces maladies, notre pays souffrait donc d’un manque cruel. La solitude, les difficultés sur le plan familial, interpersonnel, professionnel et/ou économique, ainsi que la stigmatisation, répercussions fréquentes de ces troubles, empêchent les malades d’avoir accès à une vie autonome, indépendante et épanouie malgré leurs qualités, compétences et envies. De nombreux malades ne sont traités que par des médicaments, alors que des soins psychosociaux sont aussi nécessaires. Il nous est apparu que le modèle des clubhouse, par son approche humaine, globale et participative, pouvait être adapté aux besoins et contexte français. L’association Cap’Cités a donc été créée et nous avons réuni les fonds permettant d’ouvrir ce 341e clubhouse mondial avec l’appui de l’Unafam de Paris (Union nationale des familles de malades psychiques), de l’agence Entreprise et handicap, de l’ICCD (International center for clubhouse developpement), de plusieurs clubhouses européens et de donateurs privés.

En quoi se différencie-t-il d’un GEM (groupement d’entraide mutuelle) ?

Les clubhouses et les GEM sont complémentaires. Quand le GEM peut être efficace pour sortir de l’isolement, le clubhouse va plus loin en facilitant l’insertion sociale et professionnelle. Le clubhouse n’est pas à proprement parler une association pour trouver un emploi, c’est surtout un tremplin, une porte ouverte vers la reprise du pouvoir sur sa vie. Le travail est seulement un moyen, et la finalité est que les membres puissent développer et utiliser leurs capacités pour vivre, apprendre et travailler dans la société avec le plus d’autonomie et de satisfaction possible. Par ailleurs, bien que les GEM aient également été créés avec un objectif de cogestion bénéficiaire/encadrant, ils ne disposent pas d’une méthodologie clairement établie et commune à toutes les entités. Le clubhouse est porté par une association indépendante au sein de laquelle certains usagers doivent être administrateurs élus. Je mise sur l’ouverture d’une vingtaine de clubhouses en France dans les dix prochaines années. Ils fonctionneront avec une méthodologie d’entraide, d’encadrement et d’évaluation commune, simple et rigoureuse. D’après les études réalisées à l’étranger, un malade suivi par un clubhouse a quatre fois plus de chances que les autres de retrouver un emploi. Par ailleurs, il rechute sept fois moins souvent.

Notes

(1) Clubhouse : 80, quai de Jemmapes – 75010 Paris ; Association Cap’cités : 43, rue du Télégraphe – 75020 Paris – Tél. 01 47 97 25 60 – www.capcites.org.

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