La responsabilité et la confiance mutuelle sont les piliers d’un cadre commun pour une solidarité à l’égard des Etats membres dont le régime d’asile est soumis à des pressions particulièrement fortes. Tel est le message qu’ont adressé le 8 mars les ministres européens de l’Intérieur aux Etats membres sous pression migratoire, tels que la Grèce qui comptabilise 80 % des arrivées clandestines depuis la Turquie.
Dans leurs conclusions adoptées lors du Conseil « Justice et Affaires intérieures », les 27 proposent, tout d’abord, d’élaborer un « mécanisme d’alerte rapide, de préparation et de gestion des crises rattaché au règlement de Dublin », abandonnant ainsi l’idée longtemps évoquée de suspendre le système de Dublin qui permet de renvoyer les demandeurs d’asile vers le premier pays d’arrivée dans l’Union européenne. Ils suggèrent ensuite de renforcer la solidarité grâce à une meilleure coopération entre, d’une part, les Etats membres et les principaux pays de transit, d’origine et de premier asile et, d’autre part, entre le Bureau européen d’appui en matière d’asile (BEA) et l’agence Frontex. Une coopération préventive entre tous les Etats membres, coordonnée par le BEA, est également préconisée. Enfin, les ministres soutiennent les principes de solidarité pratique et financière en cas de pressions inattendues et de crises en matière d’asile affectant un ou plusieurs Etats membres.