Mobilisées depuis plusieurs mois pour l’avenir des séjours de vacances des mineurs et des personnes handicapées (1), les organisations gestionnaires d’accueils collectifs ne se satisfont pas de la solution retenue par les parlementaires pour organiser le repos des animateurs de ces séjours. Le Conseil d’Etat, dans une décision du 10 octobre 2011, impose en effet à ces derniers un repos quotidien de 11 heures (2). Pour adapter cette exigence à la spécificité de l’organisation des séjours, l’amendement « Baguet » voté dans le cadre de la loi relative à la simplification et l’amélioration de la qualité du droit dite loi « Warsmann » prévoit un temps de repos compensateur réduit à huit heures (voir ce numéro, page 10). D’après les organisations, le projet de décret en préparation permettrait que ce repos puisse être morcelé et pris en partie pendant le séjour et le reste à la fin.
Pour la Jeunesse au plein air (JPA), soutenue par quatre autres organisations (3), cet amendement est un « pis-aller » qui « ne répond en rien aux exigences éducatives, économiques et sociales des accueils collectifs de mineurs et des séjours de vacances adaptés ». De même, pour la Fédération des PEP, il s’agit d’une « réponse technique » qui « n’est absolument pas à la hauteur du problème posé ».
Le texte implique en effet, selon les fédérations, de recruter davantage d’animateurs (qui ne pourront plus enchaîner deux séjours de suite), ce qui va se traduire par une augmentation des prix de séjours de 15 à 50 % au détriment de leur mixité sociale. La Fédération des PEP évoque en outre un « casse-tête organisationnel pour les directeurs obligés de jongler avec deux équipes ». Le risque, selon Anne Carayon, secrétaire générale de la JPA, est que « les petites structures renoncent à organiser des séjours de vacances ».
Toutes militent toujours pour la création d’un statut de volontariat d’animation, à mi-chemin entre le bénévolat et l’emploi salarié (4). Cette demande fait d’ailleurs partie des 12 propositions que formule la CPCA (Conférence permanente des coordinations associatives) dans son « appel des associations » aux candidats à la présidentielle (5).
(2) Voir ASH n° 2728 du 14-10-11, p. 9.
(3) La Fédération des APAJH, le Conseil national des loisirs et du tourisme adaptés, les Eclaireuses et éclaireurs de France, l’Union nationale des associations de tourisme.
(4) Demande déjà formulée en septembre dernier – Voir ASH n° 2722 du 2-09-11, p. 31.
(5)