Le tableau Le radeau de la Méduse de Géricault faisait référence à un épisode tragique de la marine française : le naufrage de la frégate Méduse. Le recueil de poèmes L’eldorado de la Méduse parle aussi d’un naufrage, celui de ces immigrés clandestins qui tentent la traversée de la Manche vers leur eldorado, l’Angleterre. En prenant pour thème la « jungle » de Calais, l’auteur aborde le voyage et l’exil, les souvenirs des siens, la recherche désespérée du bonheur sur une terre étrangère, la vie dans un campement de fortune, ou encore les interventions musclées de la police. On y lit la détresse d’hommes jetés sur les routes par la misère, qui livrent leur destin à des passeurs. Jean-Michel Delambre, par ailleurs dessinateur-journaliste au Canard enchaîné depuis vingt ans, vit sur la côte d’Opale et a côtoyé ces sans-papiers calaisiens. Son court recueil commence d’ailleurs par sa rencontre avec l’un d’eux dans le train Paris-Calais, qui lui inspira le poème ci-contre, qui va droit au but. L’Eldorado de la Méduse a reçu le Prix des Trouvères 2011, grand prix de poésie de la ville du Touquet.
L’eldorado de la Méduse – Jean-Michel Delambre – Ed. Henry, coll. « Les Ecrits du Nord » (