Le Mô juste

Maître Mô (derrière qui se cache le pénaliste Jean-Yves Moyart) a prêté serment en 1992. Depuis le début de sa carrière d’avocat au barreau de Lille, il exerce principalement en droit pénal. Pour Au guet-apens, il se transforme en écrivain et nous raconte quelques-unes de ses affaires les plus marquantes. Souvent les plus sordides aussi. Soit 14 histoires vraies qui impliquent des figures familières des services sociaux : couples vivant dans la précarité extrême, femmes battues, alcooliques, sans-papiers, victimes d’inceste qui, à leur tour, molestent des enfants… Bref, des gens dont la vie « n’a été qu’une succession de drames et de galères », « une armée d’ombre si chère à la justice ». A travers ces chroniques choisies, il met en lumière ces hommes et ces femmes, coupables et victimes, vulnérables ou frustes. Certains ont été blessés, violentés. D’autres ont volé, tué, séquestré. Le tribunal est l’un des seuls lieux où la parole leur soit donnée. Leur avocat, l’un des seuls à qui ils peuvent se confier. Maître Mô lève le voile sur une relation secrète, celle qui se noue entre avocat et client. Ses chroniques vont plus loin que ce que les médias et les comptes rendus d’audience peuvent relater d’un fait divers. Pour chaque histoire, Maître Mô choisit un style différent : tantôt c’est la victime qui s’exprime, tantôt c’est l’avocat qui présente les faits. Parfois aussi, sous la forme d’un conte apparaît une effroyable histoire. Il arrive qu’une part de fiction se mêle à la réalité, quand Maître Mô se met dans la peau de ses personnages. Le reste est vrai. Maître Mô n’est pas avare en descriptions de son propre travail, de ses dossiers, de ses plaidoiries, et ne masque pas ses erreurs. Ce livre, dont la plupart des passages ont été adaptés du blog de Maître Mô, a été écrit après presque vingt ans de barreau et de dur apprentissage du métier, au cours duquel l’avocat avoue avoir « beaucoup pleuré et vomi »…