Les femmes de milieu défavorisé ne parlent pas facilement de leur alimentation. « En effet, autant elles peuvent partager des trucs et astuces sur des recettes, autant aborder les mets qu’elles proposent à leur famille au quotidien relève du domaine privé car ceux-ci sont souvent soumis à la variation des revenus », note Ana Masullo, auteure d’une recherche doctorale sur les pratiques alimentaires des mères de famille en milieu précaire (1), qu’elle a présentée lors d’une conférence au Fonds français pour l’alimentation et la santé (2). Pendant plusieurs années, à Paris, en banlieue parisienne et dans le nord de la France, elle a rencontré des mères d’enfants en bas âge dans des services de la protection maternelle et infantile, dans les parcs de quartiers ou dans des centres sociaux lors d’ateliers de cuisine. Son enquête visait à montrer que leurs pratiques alimentaires répondent à leurs conditions de vie et matérielles particulières et qu’elles relèvent de logiques différentes de celles des autres milieux sociaux. En effet, la vie de ces femmes, pour la plupart mères au foyer, tourne en grande partie autour de la préparation des re
Accédez en illimité à nos contenus et à nos newsletters thématiques
S'abonnerDéjà Abonné ?