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Une étude confirme la faiblesse des salaires dans le secteur associatif

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Souvent encensée pour les valeurs qu’elle défend ou sa capacité de résistance à la crise (1), l’économie sociale et solidaire (ESS) a aussi sa part d’ombre, notamment en termes de salaires (2). En 2009, les 2,3 millions de salariés du secteur (10 % des salariés français) gagnent en moyenne 16 % de moins que dans le secteur marchand et 7 % de moins que dans le public, indique une étude de l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) (3). Tous types de structures confondues (associations, coo­pératives, mutuelles et fondations), 10 % des salariés de l’ESS gagnent moins de 8,80 € bruts de l’heure et 10 % perçoivent plus de 24,20 €, soit une échelle de salaire plus resserrée que dans le reste du secteur privé (4). Au sein même de l’ESS, les associations – qui rassemblent 78 % des salariés – sont les moins bien loties, avec un salaire médian de 12,80 € bruts de l’heure au lieu de 14,80 à 16,80 € dans les fondations, mutuelles et coopératives (contre 13,80 € dans le reste du secteur privé).

Dans le secteur associatif, l’action sociale et l’animation culturelle et sportive sont les deux domaines dans lesquels les ré­munérations moyennes sont les plus fai­bles (respectivement 21 000 € et 22 600 € bruts par an). Parmi les explications : le fort taux de femmes (69 %), la dépendance à l’égard des ressources d’origine publique, l’importance des temps partiels. Seuls les salaires associatifs dans le secteur de l’hébergement médico-social et social seraient un peu supérieurs à ceux du secteur à but lucratif (5).

Dernier constat : les écarts entre salaires du secteur marchand et de l’ESS sont plus marqués en Ile-de-France (les premiers sont supérieurs de 20 à 30 % aux seconds) et autour des grandes métropoles, dans la Haute-Garonne, le Rhône et les Bouches-du-Rhône. Les différences salariales illustrent le faible positionnement de l’économie sociale, dans ces départements, sur les activités mieux rémunérées et les emplois qualifiés. Dans ces territoires l’ESS, contri­bue d’ailleurs peu à l’emploi.

Notes

(1) Une étude de l’association Recherches et solidarités montraient, en 2009, que l’économie sociale était restée dynamique malgré la crise économique.

(2) Le sociologue Mathieu Hély relève aussi que le salariat associatif demeure très largement précaire – Voir ASH n° 2731-2732 du 11-11-11, p. 42.

(3) « L’échelle des salaires est plus resserrée dans le secteur de l’économie sociale » – INSEE Première n° 1390 – Février 2012 – Disponible sur www.insee.fr.

(4) Le rapport entre ces deux seuils est plus faible dans l’économie sociale (2,7) que dans le reste du secteur privé (3,1).

(5) Le salaire moyen brut annuel dans le secteur associatif de l’hébergement médico-social et social était, en 2009, de 26 320 €, soit 7 % de plus que dans l’hébergement médico-social et social à but lucratif.

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