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Lancement d’un plan d’actions pour les traumatisés crâniens

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« Chaque année en France, 155 000 personnes sont prises en charge à l’hôpital pour un traumatisme crânien et, parmi elles, 8 500 seront des traumatisés graves avec séquelles invalidantes. Imputables pour partie aux accidents de la circulation ou de la voie publique, aux chutes, aux activités sportives et de loisirs, ces accidents touchent en majorité les jeunes adultes de 15 à 30 ans. » C’est pour leur assurer une prise en charge « de qualité, adaptée, coordonnée et continue entre les secteurs sanitaire, social et médico-social » que les secrétaires d’Etat chargées de la santé et des solidarités ont présenté le 8 février un programme d’actions pour l’année 2012, comportant trois axes. Attendu depuis 2010, il s’appuie sur le diagnostic et les propositions de la mission conduite par le docteur Pradat-Diehl, chef de service de médecine physique et de réadaptation à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris (1).

La prévention

Le premier axe d’actions vise à améliorer les connaissances épidémiologiques et à prévenir les traumatismes crâniens. A ce titre, il s’agit notamment de mieux informer le public sur le risque de handicap lié aux traumatismes crâniens et de sensibiliser les professionnels de santé aux conséquences possibles à court, à moyen et à long termes d’un traumatisme crânien léger. Une large campagne d’information sera également menée sur le syndrome du bébé secoué, qui concerne environ 200 nourrissons par an, « une population faible, mais certainement sous-estimée » selon Nora Berra.

Les soins

L’offre de soins repose aujourd’hui sur une incidence annuelle de traumatismes crâniens et une typologie des causes de ces traumatismes qui datent de plus de dix ans. Le niveau global de l’offre sera donc revu lorsque des données épidémiologiques plus récentes seront disponibles. Sans attendre, le programme prévoit dix actions à engager dès cette année pour assurer la qualité de la prise en charge. Des consultations de suivi systématisées et un protocole de suivi des traumatisés crâniens vont ainsi être mis en place pour éviter les ruptures de soins. Objectifs : éviter le retour à domicile sans suivi médical, assurer le suivi tout au long de la vie, prévoir des bilans ponctuels pour évaluer les séquelles et leurs conséquences en termes de déficiences ou de limitations d’activité, orienter en rééducation si besoin et diagnostiquer d’éventuelles complications. Autre mesure : la création d’un centre ressources national sur le traumatisme crânien. De leur côté, les agences régionales de santé (ARS) vont être chargées d’identifier les carences de l’offre hospitalière dans leur région. Le programme prévoit par ailleurs de définir et d’ouvrir l’activité de soins de longue durée aux personnes de moins de 60 ans ayant subi un traumatisme crânien lorsqu’elles nécessitent des soins importants et au long cours, comme par exemple les tétraplégiques ventilés. Les décrets nécessaires à la mise en œuvre de cette mesure seront élaborés en concertation avec les associations concernées dès le premier semestre 2012, est-il précisé.

Les actions médico-sociales

Le programme prévoit d’améliorer la coordination des services de soins de suite et de réadaptation (SSR) et des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) en matière d’évaluation des besoins des personnes. En effet, a expliqué Marie-Anne Monchamp, « c’est dès le SSR que doit être préparé l’accès aux droits et à un accompagnement médico-social adapté lorsqu’il s’avère nécessaire ». Une étude, cofinancée par la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie à hauteur de 85 000 €, va donc être menée avec la participation de cinq MDPH, 20 centres SSR spécialisés et cinq centres polyvalents. Le rapport final sera remis d’ici au 30 mars 2013.

Par ailleurs, en 2012, 3 millions d’euros vont être consacrés à la création de 40 nouveaux groupes d’entraide mutuelle dédiés aux traumatisés crâniens afin de rompre leur isolement. Autre mesure : les ARS sont chargées d’achever le maillage territorial des services d’accompagnement médico-social pour adultes handicapés (Samsah) et des unités d’évaluation, de réentraînement et d’orientation sociale et socioprofessionnelle (UEROS).

Enfin, signalons qu’une réflexion interministérielle doit être engagée pour définir des réponses adaptées pour les traumatisés crâniens souffrant de troubles sévères du comportement. En effet, explique le programme, en raison de la lourdeur de leurs troubles et de l’inadéquation des moyens des structures concernées, ils sont « actuellement récusés » par les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes quand ils ont plus de 60 ans et par les structures de type maison d’accueil spécialisée/foyer d’accueil médicalisé quand ils n’ont pas atteint cet âge.

Notes

(1) Le programme d’actions et le rapport sont disponibles sur www.solidarite.gouv.fr, espace « handicap ».

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