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Le Cnajep et les professionnels de santé se mobilisent en faveur des jeunes

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Les initiatives pour faire de la jeunesse un thème incontournable de la campagne présidentielle se multiplient. Après l’appel au « Big-bang des politiques jeunesse » de 49 organisations en novembre dernier ou le « Plaidoyer pour la jeunesse en difficulté » de la Fondation d’Auteuil (1), le Cnajep (Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire) publie son « livre blanc » pour « un pacte social rénové pour une jeunesse émancipée » (2).

Dans ce document, le comité se livre à une analyse critique des politiques publiques destinées aux jeunes depuis 35 ans qui, en donnant la priorité à l’insertion et à la formation et en multipliant les dispositifs, ont eu pour effet d’enfermer les jeunes dans la précarité. Le « livre blanc » invite à la mise en place d’une « politique jeunesse transversale » et universelle qui tienne compte de l’ensemble des champs touchant aux problématiques des jeunes (emploi, logement, éducation, formation, culture, loisirs…). Il insiste pour que les actions soient menées de façon complémentaire afin de ne pas maintenir un cloisonnement des réponses. Autre ambition : créer les conditions permettant à chaque jeune de disposer de moyens d’existence autonomes. Le Cnajep plaide ainsi pour une refonte des dispositifs d’aide existants (aide au logement, avantages fiscaux, prestations familiales) afin de proposer « une couverture universelle d’émancipation », valable pour tous les jeunes, qui doit permettre de répondre à leurs besoins économiques fondamentaux en termes d’accès à l’emploi, au logement, à la santé, à l’éducation, à la culture, aux loisirs. Pour accompagner les jeunes dans leur projet de vie, le Cnajep souhaite la consolidation d’un service public d’information, d’orientation et d’accompagnement qui suppose de repenser l’articulation des différents acteurs de l’accompagnement.

Pour sécuriser les parcours professionnels, il appelle à « une plus grande interaction entre les acteurs de l’éducation et de la formation, les partenaires sociaux et le monde du travail ». Souhaitant lutter contre les discriminations dans l’accès à l’emploi et la précarité des conditions de travail, le Cnajep propose l’interdiction de mesures dérogatoires destinées aux jeunes, la mise en œuvre de la notion de « travail décent » et le soutien à la création d’activités économiques et de services par les jeunes.

Souhaitant faire reconnaître les jeunes comme acteurs du changement, le « livre blanc » propose de renforcer leur place dans les espaces démocratiques et de valoriser leur engagement associatif. Enfin, il formule des préconisations pour améliorer le service civique volontaire : revalorisation de l’indemnité versée aux volontaires, renforcement du soutien aux structures d’accueil et mise en place de garde-fous afin d’éviter les dérives du sous-emploi déguisé.

De leurs côtés, les professionnels de santé (3) lancent leur « Manifeste pour une politique de santé en faveur des jeunes ». Constatant le manque d’actions liées à la prévention à l’adolescence et l’abandon de la notion de prise en charge globale de la santé des jeunes, ils appellent à une politique qui intègre les différents champs somatique, psychique et social, et assure la continuité des dispositifs allant de l’accueil de tous aux soins des plus vulnérables, en passant par la prévention, l’éducation à la santé et diverses formes d’accompagnement social, éducatif et thérapeutique. Parmi ses propositions, le manifeste relève la nécessité de renforcer les services de santé scolaires (4) et universitaires et souhaite que l’accueil, l’écoute et l’accès aux soins des jeunes soient facilités (libre adhésion, accessibilité sur l’ensemble du territoire, confidentialité…). Les professionnels appellent également au renforcement des liens entre les structures d’accueil destinées aux adolescents, les structures sociales, judiciaires, psychiatriques et sanitaires avec pour objectif de développer la continuité dans l’accompagnement des jeunes mais aussi l’échange de pratiques professionnelles et l’examen des situations difficiles. Enfin, le manifeste préconise de développer « la formation des professionnels de santé et du travail social à l’abord des adolescents ».

Notes

(1) www.bigbangjeunesse.net – Voir ASH n° 2765 du 2-12-11, p. 27.

(2) Rendu public le 9 février à l’occasion d’une journée d’échanges et de débat au Conseil économique, social et environnemental.

(3) Société française pour la santé de l’adolescent, Fédération des espaces santé jeunes, Association nationale accueil point écoute jeunes, Société française de pédiatrie… Manifeste disponible sur www.sfsante-ado.org.

(4) Les médecins scolaires, particulièrement inquiets sur l’avenir de leur profession, s’estimant insuffisamment payés et surchargés de travail, étaient en grève le 7 février et manifestaient à Paris à l’appel de plusieurs organisations syndicales.

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