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L’alternance intégrative sous la loupe de l’ANAS et du CEREQ

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Avec la mise en place des sites qualifiants – qui consacre le développement d’une « alternance intégrative » puisque le lieu de stage devient formateur –, l’alternance est devenue plus complexe à mettre en œuvre pour l’ensemble des acteurs. Désireuse d’y voir plus clair sur cette question, la commission « formation » de l’ANAS (Association nationale des assistants de service social) a recueilli le point de vue des assistants sociaux et responsables de service en poste sur la question de l’accueil de stagiaires. A partir des 139 questionnaires qu’elle a étudiés (1), elle relève tout d’abord « l’importance que revêt pour la profession l’apprentissage du métier par l’expérimentation pratique et l’implication des assistants de service social dans la mission de formation de leurs futurs collègues ». Les professionnels interrogés ne sont ainsi que 12 % à n’avoir jamais accueilli de stagiaires. Et, pour 70 % d’entre eux, cet accueil est important. En revanche, un tiers d’entre eux n’a pas une bonne connaissance de la réforme du diplôme d’Etat d’assistant de service social de 2004 et, pour beaucoup, la notion de « site qualifiant » reste encore floue. Si 52 % estiment que celui-ci représente « un lieu de professionnalisation », 44 % n’y voient qu’un « lieu d’accueil », voire une « institution » (25 %). Enfin, un tiers des répondants n’a pas connaissance d’un protocole ou d’une charte formalisée pour l’accueil de stagiaires.

Ce qui se dégage également de cette enquête, c’est combien la mise en situation réelle de travail apparaît formatrice aux yeux des professionnels. Un grand nombre de compétences ne sont, selon eux, transférables que par l’expérience : le savoir être et le savoir-faire, la relation d’aide, le travail en équipe, en partenariat, le sens apporté aux apprentissages théoriques, la prise de conscience des limites de l’intervention de l’assistant social en fonction de l’institution d’exercice. Mais l’accueil de stagiaires est aussi bénéfique pour le formateur terrain du fait du regard extérieur ainsi porté sur sa pratique et de l’action même de transmettre, de « déconstruire » sa pratique.

Reste que cet accueil se heurte à des difficultés matérielles, comme le manque de locaux. 25 % des professionnels réclament ainsi un aménagement des bureaux afin de le faciliter. A cela s’ajoute le manque de reconnaissance de cette activité d’accueil : pour 42 %, il faudrait ainsi diminuer la charge de travail du formateur pour qu’il puisse être suffisamment disponible. Certains professionnels demandent aussi une formation spécifique pour les for­mateurs terrain. Sont évoquées également la création d’un statut qui donnerait un niveau de certification ou de diplôme ou encore une rémunération du formateur par l’octroi d’une augmentation de salaire ou une prime.

Par ailleurs, l’enquête met en évidence les difficultés du partenariat entre les centres de formation et les sites qualifiants : celui-ci n’est pas une réalité pour plus des deux tiers des professionnels. Mais si les propositions mettent en avant la nécessité d’améliorer la communication entre les deux institutions, elles soulignent également la nécessité que l’accueil des stagiaires soit réellement un projet d’équipe et ne repose plus seulement sur la bonne volonté du formateur de site qualifiant.

Enfin, la gratification des stagiaires est également évoquée à travers la demande de moyens supplémentaires pour permettre aux institutions de rendre celle-ci effective.

Une recherche-action dans trois régions

Si l’on peut regretter que la question de la gratification ne soit toujours pas résolue, la direction générale de la cohésion sociale a néanmoins repris la proposition faite par la Commission professionnelle consultative du travail social et de l’intervention sociale de mener une recherche action visant à évaluer le processus de mise en œuvre de l’alternance intégrative. Cette démarche – pour laquelle le premier comité de pilotage national s’est réuni le 6 février – est menée par le CEREQ (centre d’études et de recherches sur les qualifications) et son réseau de centres associés dans trois régions (Alsace, Aquitaine et Rhône-Alpes) et porte sur cinq diplômes (éducateur spécialisé, assistant de service social, éducateur de jeunes enfants, moniteur-éducateur et auxiliaire de vie sociale). Il s’agit de co-construire avec les acteurs de terrain, les outils d’évaluation qui seront expérimentés auprès d’un échantillon d’établissements de formation et de sites qualifiants. A l’issue de cette étude, le CEREQ devrait produire vers novembre 2012 un guide méthodologique visant à faciliter la mise en place de l’alternance intégrative (2).

Notes

(1) Ces questionnaires ont été retournées en mai et juin 2011 – Enquête disponible sur www.anas.fr.

(2) Sur le sujet de l’alternance intégrative, voir aussi la rubrique « Vos idées », ce numéro, p. 28.

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