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« Redonner du sens aux politiques sociales »

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L’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss) devait, le 9 février, rendre publique sa plateforme politique intitulée « Restaurer la cohésion sociale, retrouver la confiance » (1) et adressée aux candidats à la présidentielle. Explications de Dominique Balmary, son président.

Vous insistez sur le caractère transversal de vos revendications…

Outre le fait que plusieurs textes ont déjà été publiés par certains de nos adhérents sur des aspects sectoriels, notre plateforme est conforme à la vocation de l’Uniopss, qui a une vision transversale des besoins sociaux et des réponses qui leur sont apportées. Nous constatons que les politiques sociales s’essoufflent, avec une tendance asymptotique, c’est-à-dire qu’elles ont beaucoup de mal à répondre aux nouveaux besoins. Notre ambition est, à travers ce document qui constitue pour nous un programme de travail jusqu’à notre congrès de janvier 2013, d’ouvrir une réflexion sur les conditions du vivre ensemble, sur les moyens de passer à la vitesse supérieure pour changer de modèle et de redonner du sens aux politiques sociales. Comme l’a illustré le report de la réforme de la prise en charge de la dépendance, le regard exclusivement financier porté sur les sujets sociaux, qui est de fait un problème culturel et politique, ne permet pas aujourd’hui d’engager des réformes de grande ampleur.

Comment changer de cap ?

Nous partons du constat d’une situation dangereuse où les risques de dislocation sociale sont patents. Trois objectifs doivent nécessairement être liés dans ce contexte : le désendettement sans sacrifier la solidarité, la croissance économique, pour des raisons d’emploi mais aussi de financement de l’action et de la protection sociales, et la cohésion sociale, avec une priorité donnée aux plus fragiles.

De plus, cinq domaines déterminent les autres secteurs de l’action sociale : l’emploi, l’éducation, la santé, le logement et la famille. Face aux nouveaux besoins, multiples et complexes, les politiques sociales doivent être en outre conduites de manière transversale, sans se limiter à la gestion des risques sociaux.

Quelles sont les priorités ?

Tout d’abord promouvoir une société d’inclusion, à travers une politique de lutte contre la pauvreté qui doit faire l’objet d’un programme pluriannuel et interministériel, une politique d’investissement pour l’enfance, la jeunesse et la famille, le rattrapage du retard pris dans la loi « handicap » du 11 février 2005 et la compensation de la perte d’autonomie. Il faut aussi maintenir les principes de solidarité qui fondent notre protection sociale, dont le financement doit être repensé dans le sens d’une répartition plus équitable et plus efficace de la richesse et des charges nationales.

Revisiter le régime des allocations ne doit pas, en outre, se faire au détriment des autres angles de l’action sociale que sont la prévention et le développement d’une offre de services de qualité.

Vous appelez aussi à repenser la façon dont les politiques sociales sont élaborées…

Nous insistons sur la participation des usagers et sur la nécessité de mettre en place une organisation interministérielle capable de mettre en œuvre des politiques sociales cohérentes au lieu d’être conçues en « tuyaux d’orgue », élaborées en concertation avec les associations et les collectivités locales, en organisant la complémentarité des interventions.

En outre, nous demandons une meilleure reconnaissance de l’économie sociale et solidaire et du rôle des associations, qui ne doivent pas être considérées comme de simples opérateurs, mais comme des co-constructeurs des politiques publiques, qui par ailleurs permettent le développement de la responsabilité citoyenne, garante de la cohésion sociale et de la densité de la vie démocratique.

Vous avez des revendications pour le financement de la protection sociale…

La refonte du système, auquel nous n’allons pas échapper, doit reposer sur la recherche de l’équité : rééquilibrer l’imposition du travail et du capital, élargir les assiettes plutôt qu’augmenter les taux et privilégier la fiscalité directe, fondée sur les revenus, plutôt qu’indirecte, touchant la consommation et de manière égale tous les citoyens.

Notes

(1) Elaborée d’après la consultation des adhérents, la réflexion du conseil d’administration et l’audition de Bertrand Fragonard, président du Haut Conseil de la famille, de Stéphane Rozès, spécialiste de l’analyse de l’opinion publique, et du « think tank » Terra Nova.

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