« Subvertir » les MDPH

Pour mettre fin au parcours semé d’embûches que les personnes handicapées devaient affronter pour s’informer et faire valoir leurs droits, leurs associations ont longtemps réclamé un guichet unique. Celui-ci a été instauré par la loi du 11 février 2005 relative au handicap, qui a créé les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). Si peu de temps après leur mise en place, ce n’est évidemment pas déjà l’heure du bilan, et cet ouvrage ne s’y essaie pas. De façon à la fois plus réaliste et plus ambitieuse, Corinne Grenier, chercheuse en sciences du management, et Bernard Laborel, directeur d’une MDPH, s’emploient à mesurer l’écart entre l’organisation innovante qu’ils appellent de leurs vœux et des manières de faire qui sont encore souvent issues de vieux schémas de pensée. Décrivant les fonctions des MDPH comme étant d’ordre sociétal, politique et managérial, parce que questionnant « respectivement le “être ensemble”, le “décider ensemble” et le “faire ensemble” portés par la loi de février 2005 », Corinne Grenier et Bernard Laborel appellent les acteurs à s’approprier véritablement l’esprit de ce texte pour mieux comprendre et mettre en œuvre leurs missions. Au-delà de leur rôle tel qu’il a été juridiquement établi, les parties prenantes au fonctionnement des MDPH ont à investir ce nouveau dispositif « pour le subvertir vers toujours plus de démocratie, de citoyenneté, de solidarité », affirment les auteurs.