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Soumis à des objectifs de résultats, les PLIE sont tentés d’accompagner les chômeurs les plus « employables »

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Les plans locaux d’insertion pour l’emploi (PLIE) ont été conçus comme des dispositifs d’accompagnement renforcé et individualisé qui s’adressent aux chômeurs « confrontés à une exclusion durable du marché du travail », indique, sans plus de précision, la circulaire du 21 décembre 1999 qui les a institués. Un manque de précision concernant le public visé qui contraste avec les objectifs précis en termes de « sorties positives » du dispositif (emploi de plus de six mois, formation, création d’entreprise) que leur assignent leurs financeurs (Etat, collectivités locales, acteurs privés, Fonds social européen). Conséquence, les PLIE « se trouvent confrontés à un dilemme », révèle une récente étude du Centre d’études de l’emploi (1) : « Ils doivent en effet gérer une tension entre, d’une part, la vocation première du dispositif [qui est] d’aider et d’accompagner les personnes les plus en difficulté et les plus éloignées de l’emploi, et d’autre part, la contrainte de résultats, qui les incite à ne prendre en charge que les publics ayant des chances de réinsertion estimées suffisantes. »

Le Centre d’études de l’emploi a enquêté sur le terrain entre 2005 et 2009 auprès des acteurs de cinq PLIE d’un département (2). Certes, admet-il, la sélection des personnes admises à bénéficier de dispositifs d’insertion n’est pas une pratique nouvelles. Mais elle est renforcée par « la montée en puissance des “financements à la performance”, qui tendent à accroître la pression aux résultats pesant sur les intermédiaires de l’emploi ». Une pression à laquelle les personnels des PLIE peuvent avoir d’autant plus de difficulté à résister qu’ils ne sont pas non plus épargnés par la précarité de l’emploi, nombre d’entre eux étant embauchés en contrat à durée déterminée.

On constate ainsi « une intériorisation de la contrainte de résultats jusqu’à en faire une dimension centrale de leur travail », estime le Centre d’études de l’emploi. Bien sûr, nuance-t-il, si certains référents de PLIE tendent à faire primer l’objectif de résultats sur celui d’aide aux publics les plus en difficulté, en écartant notamment les femmes immigrées « seniors » sans qualification et les mères d’enfants en bas âge sans mode de garde, d’autres, au contraire, s’attachent à donner une chance à des chômeurs « en dépit de leurs freins à l’emploi, au risque de compromettre l’objectif individuel et global de sorties positives ».

Notes

(1) « Les PLIE : contraintes et risques d’éviction » – Connaissance de l’emploi n° 87 – Décembre 2011 – Disponible sur www.cee-recherche.fr.

(2) Sans en donner le nom, le Centre d’études de l’emploi précise qu’il s’agit d’un département fortement urbanisé, enregistrant un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale et où les caractéristiques socio-économiques de la population révèlent une pauvreté importante.

Sur le terrain

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