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Une étude détaille les modes de gestion et le fonctionnement des aires d’accueil

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Combien de places dénombre-t-on par aire d’accueil ? Les tarifs de l’électricité, de l’eau, des droits de place y sont-ils harmonisés ?… Le Réseau « Gens du voyage » IDEAL Connaissances – qui fédère les professionnels gérant l’accueil de cette population – a lancé en septembre dernier une enquête (encore en cours) auprès des collectivités (1). Premier constat : 77 % des 80 répondants sont en conformité avec le schéma départemental d’accueil des gens du voyage comme le prévoit la loi du 15 juillet 2000 (2). De bons résultats qui pourraient se révéler un peu biaisés car les sondés sont pour la plupart des collectivités abonnées au réseau « Gens du voyage », donc impliquées. « Dans les faits, sur le millier d’aires d’accueil en France, il doit y en avoir la moitié qui sont en conformité, alors même qu’il aurait fallu qu’elles le soient toutes depuis 2008 ! », s’indigne Dominique Barreau, chargé de la politique d’accueil des gens du voyage à la communauté d’agglomération du Libournais (Gironde) et membre du comité de pilotage du réseau IDEAL.

Ces aires d’accueil sont placées sous l’autorité de villes pour 27 % d’entre elles, de communautés de communes pour 24 % ou de communautés d’agglomération pour 43 %. Seules 6 % sont gérées par des syndicats créés à cet effet. Leurs modes de gestion se répartissent de la façon suivante: 63 % sont en régie directe, 13 % en délégation de service public et 24 % en marché de gérance. Seules 19 % assurent une permanence sur place 24 heures/24. « Cette présence en continu est pourtant indispensable pour éviter les nuisances de voisinage et le vandalisme et pour mettre en place un projet socio-éducatif », assure Dominique Barreau.

Le nombre de places par aire d’accueil est variable : 10 % comptent plus de 50 places mais 33 % en recensent seulement entre 10 et 20, et 30 % entre 20 et 30. « Au Libournais, nous gérons deux aires d’accueil, l’une de 50 places, l’autre de 16 places, pointe Dominique Barreau. Plus elles sont de grande taille, plus elles sont faciles à gérer car la présence de plusieurs groupes familiaux évite le leadership d’une seule famille comme cela peut être le cas dans les petites aires. De plus, la dotation de l’aide à la gestion des aires, plus importante, permet l’embauche de personnel pour la gestion quotidienne de l’équipement. »

Un tarif variable

Une large majorité – 86 % des aires – permet « un accès aisé » aux différents équipements municipaux. « C’est le ressenti des collectivités, note Magalie Raimbault, responsable du Réseau « Gens du voyage ». Reste à savoir si les usagers sont d’accord avec ce constat plutôt subjectif. Dans les faits, même si le décret de 2001 impose que soit facilité l’accès aux commerces et aux écoles, les gens du voyage sont souvent mis à l’écart. »

En fonction des politiques mises en place, le tarif du droit de place varie de quelques centimes à 5 € par jour et par emplacement (3) mais le tarif moyen (44 %) se situe entre 1 et 2 € par jour. « Il arrive que des collectivités aient aménagé de très belles aires d’accueil qui restent vides car inabordables pour les gens du voyage », regrette Magalie Raimbault.

Limiter les impayés

Depuis le début des années 2000, un système de télégestion pour le paiement du droit de place et des fluides (eau, électricité…) a été mis au point. 56 % des répondants sont équipés de ce système informatisé qui limite les impayés et les conflits. 70 % en sont satisfaits, les autres regrettant les pannes fréquentes du dispositif.

Quant au prix de la fourniture d’électricité, fixé par la collectivité, il se situe généralement (64 %) entre 0,10 et 0,15 € le kWh – 93 % des aires ne font pas la distinction entre le tarif d’hiver et le tarif d’été. Le tarif de l’eau est de 2 à 3 € le m3 dans 53 % des aires mais de plus de 3 € le m3 dans 28 % d’entre elles. Les gestionnaires font part de coûts de maintenance et de réparation trop élevés.

L’écart entre les coûts de gestion globaux est important : dans 48 % des aires, il est compris entre 1 500 et 3 000 € la place par an, dans 24 % entre 3 000 et 5 000 €, et dans 28 % il est de plus de 5 000 €.

L’enquête fait également le point sur les documents demandés aux voyageurs : le carnet de circulation du chef de famille (40 %), celui des personnes rattachées au chef de famille (9 %), les cartes grises des véhicules et attestations d’assurance des caravanes et véhicules (39 %) sont les plus fréquemment requis. Il arrive, dans certains cas (12 %), que l’on réclame le livret de famille, la pièce d’identité, le carnet de vaccination des animaux… « Les textes ne fixent aucune obligation mais, les aires étant réservées aux gens du voyage, une justification d’appartenance à la communauté peut être exigée pour éviter qu’elles soient envahies par les campeurs », explique Magalie Raimbault.

Notes

(1) Les premiers résultats ont été présentés lors de la VIe journée nationale des gens du voyage le 15 décembre à Nantes – Enquête disponible sur www.reseau-gdv.net.

(2) Voir ASH n° 2173 du 30-06-00, p. 9.

(3) Une « place » correspond à une place-caravane et un « emplacement » correspond à deux, voire trois, caravanes.

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