Après avoir mis en lumière, il y a un an, le recours aux « faisant fonction » dans les équipes éducatives, puis réclamé un indicateur de qualification dans l’évaluation des établissements sociaux et médico-sociaux (1), l’ONES (Organisation nationale des éducateurs spécialisés) pousse un peu plus loin son offensive. Dans le secteur social et médico-social, la tendance à la réduction du coût du travail « s’est organisée par l’abaissement des niveaux de qualification », explique-t-elle. « Nous pouvons légitimement faire l’hypothèse que sans des dispositions significatives pour encadrer sur le plan législatif et réglementaire les professions socio-éducatives, le phénomène de la déprofessionnalisation va aller en s’accroissant ». Et entraîner « une détérioration de l’efficacité du système français d’action sociale entraînant un coût économique et humain sans précédent ».
Pour l’ONES, la réglementation de leurs professions doit garantir aux éducateurs spécialisés, éducateurs techniques spécialisés, éducateurs de jeunes enfants, conseillers en économie sociale familiale, moniteurs-éducateurs, aides médico-psychologiques et techniciens de l’intervention sociale et familiale des secteurs privés et publics « des droits statutaires fondés sur la qualification, et qui permettent de se vouer dans les meilleures conditions possibles à l’intérêt général ». Aujourd’hui, la profession d’assistant de service social est la seule à être réglementée dans le champ social.
L’organisation annonce qu’elle formulera des propositions pour introduire dans le code de l’action sociale et des familles des « dispositions visant à réglementer la profession d’éducateur spécialisé » et qu’elle contactera « ses homologues européens et nationaux pour travailler dans ce sens ». En attendant, elle invite les travailleurs sociaux à répondre à un sondage sur la question (2) et prépare un code de déontologie destiné à « être un des outils pour lutter contre la déqualification », précise Jean-Marie Vauchez, président de l’ONES.
(2) Sur