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L’offre « mobile » de Free à 2 € : une percée qui ne résout pas la question du « tarif social »

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L’offre dite « sociale » de Free à 2 € : un pied de nez au tarif social fixé en mars dernier au terme d’une discussion entre l’Etat et une dizaine d’autres opérateurs ? Ce dernier, destiné seulement aux allocataires du revenu de solidarité active, propose, pour moins de 10 €, 40 minutes de communication et 40 SMS. Pour l’Association française des utilisateurs de télécommunications (AFUTT), une chose est sûre : la nouvelle offre, présentée comme cinq fois moins chère et bien plus avantageuse (2 € pour 60 minutes et 60 SMS) – et saluée par Eric Besson, ministre chargé de l’économie numérique, comme un « engagement en faveur des citoyens les plus défavorisés » –, « déconsidère totalement » ces conventions négociées avec les pouvoirs publics, sans les représentants des usagers et les associations. Elle revient à « condamner les argumentaires de coûts de revient incompressibles qui les justifiaient ». Depuis, quelques opérateurs cherchent d’ailleurs à s’aligner en proposant des forfaits de 2 heures à moins de 10 € par mois, tout en n’étant pas aussi compétitifs.

Pour autant, l’offre commerciale de Free n’est pas aussi « sociale » qu’affiché. Elle comporte, pour l’usager, plusieurs limites qui pourraient même se révéler des pièges. Elle nécessite en effet de disposer d’un compte courant, ou d’être en mesure de payer une caution de 200 € si le paiement est effectué autrement que par prélèvement, et de s’abonner en ligne. De plus, le forfait n’étant pas bloqué, le risque est grand de se voir facturer des heures supplémentaires, notamment via l’utilisation des applications Web sur les smartphones. « Nos travaux ont montré que, pour les publics en situation de précarité, les usages strictement liés aux démarches administratives et à un minimum de communication avec des proches, même s’ils se font rappeler, nécessite au moins deux heures de communication par mois, soit une moyenne de 4 minutes par jour », précise Marion Liewig, responsable du programme « le numérique pour tous » à l’Agence nouvelle des solidarités actives (ANSA). Elle juge néanmoins que « cette nouvelle offre, accessible à tous sans conditions de ressources, invite à réfléchir à une offre mobile universelle ». A ce titre, « elle représente une véritable avancée sociale, même si elle n’est pas réellement adaptée aux publics cumulant des difficultés financières et sociales ».

Au terme d’un groupe de travail mené avec l’AFUTT en 2011 pour améliorer les tarifs sociaux des télécommunications, l’ANSA avait préconisé un tarif pour le téléphone mobile à moins de 5 € par heure et un système de carte prépayée proposée par un réseaux d’acteurs sociaux (1). Dans le prolongement de ses travaux, elle s’apprête à publier les résultats d’une étude soutenue par la Fondation Orange et avec 80 utilisateurs usagers de services des missions locales, de centres communaux d’action sociale et de conseils généraux.

Notes

(1) Voir ASH n° 2713 du 10-06-11, p. 22.

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