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« Avec les conseils locaux de santé mentale, la souffrance psychique devient l’affaire de la communauté »

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L’Association Elus santé publique & territoires formule plusieurs demandes pour développer les conseils locaux de santé mentale (1), un mode d’organisation qui permet d’améliorer la prise en charge globale des personnes vivant avec des troubles psychiques, explique Laurent El Ghozi, son président (2).

Qu’est-ce qu’un conseil local de santé mentale (CLSM) ?

C’est une instance où se rencontrent le maire, les services de psychiatrie, les représentants des usagers, les travailleurs sociaux, les médecins, la police, les bailleurs sociaux…, plus largement l’ensemble des professionnels qui peuvent être en contact avec un usager de la psychiatrie. Ils se réunissent d’abord autour de situations difficiles et s’accordent sur les actions à mener pour améliorer la vie des personnes souffrant de troubles psychiques dans la cité. Grâce à cette confrontation, la santé mentale devient l’affaire de l’ensemble de la communauté et plus seulement des psychiatres. Une soixantaine de CLSM existe aujourd’hui en France.

Qui en est à l’origine ?

Seul le maire a le pouvoir de réunir tous ces professionnels autour de la table. Face à une situation individuelle qui pose problème à tous et que nul ne peut résoudre seul, l’élu convoque les acteurs concernés et chacun prend conscience de l’intérêt de ces échanges pour améliorer la situation des malades psychiques. Les questions de santé mentale interpellent les élus à plusieurs titres : d’une part parce qu’ils peuvent hospitaliser une personne sous contrainte, d’autre part parce qu’en tant que responsables de la tranquillité publique, ils sont destinataires de plaintes relatives à des troubles de voisinage mais aussi parce qu’ils sont concernés par les difficultés d’insertion, d’exclusion, de logement… La première exigence de ces conseils est l’existence d’une volonté politique forte et durable.

Comment fonctionnent ces comités ?

De façons très diverses selon les situations locales. En général un comité de pilotage, qui réunit l’ensemble des partenaires deux ou trois fois par an, définit le projet du CLSM, ses objectifs, dans lesquels on retrouve souvent l’accès aux soins, au logement, aux services, la lutte contre la stigmatisation et la volonté d’insertion des personnes vivant avec des troubles psychiques. Une cellule destinée aux situations individuelles difficiles est mise en place : elle permet, par exemple, à un psychiatre d’exposer la situation d’un patient hospitalisé qui ne peut pas sortir faute de logement. Selon les objectifs définis, des groupes de travail thématiques sont constitués. A Nanterre, nous travaillons sur l’accès aux activités sportives et culturelles des personnes souffrant de troubles psychiques, l’accompagnement des patients dans leur logement ou encore le dépistage précoce des troubles du comportement à l’école.

Quelles sont les difficultés ?

Le mode de partage d’information doit être formalisé à travers une charte de confidentialité permettant la confiance. La notion de secret professionnel partagé nécessite en effet d’être explicitée pour que les professionnels sachent ce qu’ils n’ont pas à révéler mais puissent en dire suffisamment pour que des décisions soient prises. Autre difficulté : faire vivre le comité au-delà de la résolution de situations complexes. La démarche doit porter sur la santé mentale au sens large, de la prévention à la prise en charge et au rétablissement, mais aussi participer à la promotion de la santé mentale.

Quelles sont vos demandes ?

Nous souhaitons la définition d’un référentiel clair mais souple des CLSM permettant leur adaptation à chaque territoire. Nous demandons leur inscription dans chaque programme régional de santé. Enfin, nous souhaitons que l’impact de ce dispositif soit évalué scientifiquement afin d’en promouvoir le développement.

Notes

(1) Ces demandes émanent de la journée nationale « Citoyenneté et santé mentale » du 6 janvier, première rencontre nationale des CLSM, organisée par l’association « Elus santé publique et territoires ». www.espt.asso.fr.

(2) Laurent El Ghozi est aussi conseiller municipal de la ville de Nanterre (Hauts-de-Seine).

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