Le Centre d’analyse stratégique (CAS) a-t-il changé de cap dans ses travaux en faveur d’un service public de la petite enfance ? C’est ce qu’estime l’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux) à la lecture de la récente note de veille de l’instance de prospective (1). Alors qu’elles représentent 30 % de l’offre d’accueil collectif, les associations s’étonnent de n’être « jamais mentionnées comme participant au développement de cette offre et n’avoir à aucun moment été sollicitées dans le cadre de cette étude ». Sur le fond surtout, l’Uniopss regrette que le texte fasse « l’apologie du secteur marchand en érigeant le secteur des entreprises de crèches comme l’un des trois leviers de développement de l’offre d’accueil, se basant sur sa croissance mécaniquement importante, puisque toute récente dans ce secteur ».
En saluant l’essor du secteur marchand comme une « dynamique positive pour le développement de l’offre d’accueil », le CAS omet notamment, ajoute l’Uniopss, de « mettre en balance les avantages, mais également les limites ou inconvénients d’une telle orientation ». Sur ce point, la note se limite en effet à mettre en garde contre les prix pratiqués par les « micro-crèches » et à proposer de plafonner les tarifs facturés aux parents par celles ayant choisi la prestation d’accueil du jeune enfant comme mode de financement. L’Uniopss regrette, en outre, qu’« au nom de la régulation des prix, [le CAS] incite à la délégation de service public en faveur [du secteur marchand], avec un appui aux collectivités pour la mettre en œuvre ». Il recommande par conséquent « le développement d’un marché et la marchandisation du secteur de la petite enfance, et opère ainsi un revirement au regard de ses travaux d’approfondissement pour un service public de la petite enfance » (2), déplore-t-elle.
Jugeant par ailleurs « très insuffisantes » les autres recommandations de la note, elle demande à être associée aux autres réflexions du CAS sur le sujet.
(1) « Quel avenir pour l’accueil des jeunes enfants ? » – Note d’analyse « questions sociales » n° 257 – Janvier 2012 – Disponible sur