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Emploi des jeunes : Alain Joyandet fait des propositions pour créer 350 000 emplois supplémentaires

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Dans un rapport remis le 12 janvier à Nicolas Sarkozy, le député (UMP) Alain Joyandet formule une série de propositions à court et à moyen terme en faveur de l’emploi des jeunes (1). L’objectif de ces propositions : créer, d’ici à 2017, 350 000 emplois supplémentaires pour les moins de 25 ans.

Le contrat « zéro charge » pour les très petites entreprises

Proposition phare du député de la Haute-Saône : permettre la conclusion d’un contrat sans charges pour les moins de 25 ans dans les entreprises de moins de 20 salariés. « En période de dégradation de la conjoncture, il semble pertinent d’utiliser, de manière temporaire, ce type d’aides pour limiter la hausse du chômage », justifie Alain Joyandet. Une mesure d’urgence qui permettrait, selon lui, « l’embauche rapide d’au minimum 50 000 jeunes ». A court terme également, le député propose de mettre en place une prestation Pôle emploi « mobilité-logement » qui couvrirait les frais d’installation (caution, frais de déménagement, achat de mobilier…) des jeunes de moins de 25 ans prenant un premier emploi ou un premier contrat en alternance à plus de 100 km de leur domicile habituel.

900 000 alternants d’ici à 2017

Alain Joyandet évoque également, dans son rapport, des mesures plus structurelles qui pourraient être développées, selon lui, lors du prochain quinquennat. Objectif : faire passer de près de 600 000 à 900 000 le nombre de jeunes en alternance en 2017. Soit un chiffre plus ambitieux encore que celui annoncé par le chef de l’Etat en mars dernier qui visait 800 000 alternants dont 600 000 apprentis d’ici à 2015 (2). Pour cela, le député propose, notamment, d’exonérer de charges sociales tous les contrats en alternance préparant à des diplômes ou à des qualifications de niveau bac ou BEP, de moduler les aides publiques à l’apprentissage pour favoriser la promotion sociale et les emplois, d’inciter les lycéens en lycées professionnels à réaliser leur dernière année de formation en centre de formation d’apprentis (CFA), de renforcer la formation en entreprise des contrats de professionnalisation ou encore d’insérer des modules « permis de conduire » dans les formations en alternance conduisant à des métiers à forte mobilité. Par ailleurs, estime l’élu UMP, la « démocratisation de l’alternance passera par la mise en place de “sas” dédiés aux jeunes les plus éloignés de l’emploi leur permettant de se mettre à niveau pour être en mesure de postuler favorablement aux offres de formation ». Tel est l’enjeu des CFA de la « deuxième chance », dont la création a été rendue possible par la loi du 28 juillet 2011 pour le développement de l’alternance, et qui doivent à présent, selon le député, être déployés dans chaque département. « En rythme de croisière, on peut estimer que près de 20 000 jeunes par an pourraient en bénéficier », précise-t-il. Autre proposition, l’expérimentation du « CFA d’excellence d’entreprise » basé sur un système donnant-donnant qui permettrait de développer l’intérêt de l’entreprise pour ce mode de formation et de l’intégrer pleinement dans sa gestion des emplois et des compétences.

Un ministère dédié à l’emploi des jeunes

Pour se développer, l’alternance doit, selon Alain Joyandet, prendre pleinement sa place dans le paysage institutionnel, notamment à l’école. « Au lieu de chercher à faire rentrer l’ensemble des jeunes dans le même moule, il est […] urgent d’adapter le collège à la diversité des talents et des parcours », insiste le rapport, « non pas pour trier définitivement et distribuer les cartes des positions sociales dès l’adolescence, mais pour assurer à chacun, au contraire, les meilleures chances de réussir en choisissant sa propre voie ». Cinq propositions sont donc formulées pour « faire entrer l’entreprise à l’école » comme, par exemple, la création d’un module obligatoire de préparation à la vie professionnelle dès le collège.

Alain Joyandet propose aussi de simplifier la gouvernance et l’organisation du dispositif, selon lui beaucoup trop complexe, en créant notamment un ministère dédié qui « piloterait la politique de l’emploi des jeunes et serait doté d’un budget interministériel regroupant en un programme unique les crédits budgétaires de l’emploi des jeunes, de la formation professionnelle, de l’information et de l’orientation scolaire et universitaire ». Il développe également l’idée d’un pôle « Avenir jeunes » qui permettrait un accompagnement continu de chaque jeune par un seul référent via, dans un premier temps, une mise en réseau des structures déjà existantes, puis à terme via la création d’une structure unique. Ou encore celle d’un dossier individuel « Avenir jeunes » permettant un suivi individualisé de chaque jeune tout au long de son parcours scolaire et préprofessionnel.

Notes

(1) L’emploi des jeunes : grande cause nationale – Janvier 2012 – Disponible sur www.joyandet.fr

(2) Voir ASH n° 2699 du 4-03-11, p. 12.

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