Plus de 200 000 jeunes sont accueillis chaque année par les associations membres de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (UNHAJ) – appellation qui s’est substituée, en 2006, à celle d’Union nationale des foyers de jeunes travailleurs (UFJT). Le choix de cette nouvelle désignation témoigne de l’évolution du mouvement: plus large que le terme de « foyer », la notion d’habitat concerne l’ensemble des fonctions de la quotidienneté, c’est-à-dire non seulement le fait de se loger, mais aussi d’appartenir à un espace d’activités et de rencontres, explique Claude Hermet. Depuis 1968, lui-même a successivement été résident, animateur puis directeur d’un FJT à Clermont-Ferrand, avant d’assumer des responsabilités au sein de l’UNHAJ. Autant dire que Claude Hermet est bien placé pour rendre compte des transformations des FJT – vocable qu’il continue d’employer. Evidemment, la situation actuelle des jeunes n’est plus celle de leurs aînés pour lesquels les FJT ont été inventés, ces jeunes ruraux des décennies d’après-guerre qui affluaient vers les villes pour entrer en apprentissage ou en emploi. Aujourd’hui, loin d’être exclusivement des travailleurs, les résidents connaissent souvent une insertion sociale et professionnelle problématique. Mais précisément, pour les FJT, « une constante demeure », affirme l’auteur : le souci de répondre aux besoins de leur public. De nos jours, ces derniers s’expriment notamment en termes d’accès à l’emploi ou à la formation et d’accès au droit et à la citoyenneté, ce qui justifie la démarche éducative mise en œuvre par les animateurs des FJT – une démarche à laquelle les jeunes n’adhèrent pas toujours volontiers…
Diriger un foyer jeunes travailleurs. Repérer les défis. Dynamiser le quotidien – Claude Hermet – Ed. Chronique sociale – 15 €