Améliorer la vie sociale des résidents en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) en leur offrant la possibilité de maintenir ou de renouer leurs liens sociaux antérieurs et d’en créer d’autres tant au sein de l’établissement qu’à l’extérieur. Tel est l’objectif d’une recommandation de l’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (ANESM) (1), la troisième sur la qualité de vie dans ces établissements après deux volets consacrés à l’accueil et à la vie quotidienne de la personne âgée (2). Le dernier sera consacré aux interactions entre l’état de santé et la qualité de vie.
S’agissant de la participation du résident à la vie de l’établissement, l’ANESM recommande prioritairement de renforcer l’efficacité du conseil de la vie sociale (CVS). « Dans les faits, l’animation des CVS rencontre de nombreuses difficultés [et] dans de nombreux EHPAD il n’est pas encore une instance réellement représentative favorisant une large participation », constate-t-elle en mettant en cause « le turn-over des élus, le manque d’information et de formation des résidents, la crainte des représailles mais aussi le formalisme de cette instance, peu adapté au public résidant en EHPAD ». Pourtant, souligne l’agence, le bon fonctionnement du CVS permettrait l’implication de tous les acteurs dans la seule instance officielle associant résidents, proches et professionnels. Elle recommande donc notamment d’informer les résidents, dès leur arrivée, sur le rôle du conseil et de former les élus sur les thématiques ou techniques leur permettant de remplir au mieux leurs fonctions (expression en public, respect des règles de confidentialité…). L’ANESM suggère aussi un travail en amont et en aval des réunions du conseil avec, par exemple, l’organisation d’une assemblée plénière des résidents, des réunions par unité de vie ou par étage, la communication sur l’ordre du jour. Autres recommandations : communiquer sur les changements concrets issus des discussions au CVS, clarifier l’animation des réunions et impliquer le conseil dans la démarche d’évaluation de l’établissement.
L’agence plaide également en faveur du développement d’autres modalités de participation formelle au sein de l’établissement, telles qu’un conseil de résidents, un comité « animation », une commission « menus » ou « journal ». Tout en précisant que ces espaces de débats et de propositions doivent garder un caractère ouvert. Elle appelle aussi les EHPAD à prendre en compte l’expression de tous les résidents en dehors des cadres formalisés de participation.
La recommandation aborde par ailleurs la question des relations entre les résidents, des relations entre les résidents et leurs proches et de la participation des résidents à la vie de la cité. Pour chacun de ces thèmes, l’ANESM réalise à la fin de chaque chapitre une synthèse des recommandations essentielles. Les établissements sont ainsi appelés, par exemple, à prendre en compte les affinités entre les personnes afin de faciliter la cohabitation dans un logement partagé. Il leur est également conseillé de rendre possible une vie sociale après le dîner, notamment en adaptant les horaires pour l’aide au coucher. Ou bien encore de proposer aux proches qui ont des difficultés relationnelles avec leur parent de s’entretenir avec le psychologue de l’établissement ou de participer à des groupes de parole dans le cadre d’une structure de répit. L’agence recommande enfin de favoriser l’exercice du droit de vote, notamment en organisant le transport et l’accompagnement des résidents jusqu’aux lieux de vote.
(1) Disponible sur